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poèsie du net
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poèsie du net
pour vous faire oublier la pluie et le temps frais
PREMIER SOURIRE DU PRINTEMPS
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
PREMIER SOURIRE DU PRINTEMPS
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
THEOPHILE GAUTIER
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
pèsie du net
- Albert SAMAIN (1858-1900)
Je rêve de vers doux ...
Je rêve de vers doux et d'intimes ramages,
De vers à frôler l'âme ainsi que des plumages,
De vers blonds où le sens fluide se délie
Comme sous l'eau la chevelure d'Ophélie,
De vers silencieux, et sans rythme et sans trame
Où la rime sans bruit glisse comme une rame,
De vers d'une ancienne étoffe, exténuée,
Impalpable comme le son et la nuée,
De vers de soir d'automne ensorcelant les heures
Au rite féminin des syllabes mineures.
De vers de soirs d'amour énervés de verveine,
Où l'âme sente, exquise, une caresse à peine...
Je rêve de vers doux mourant comme des roses.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Un plaisir de lire ces auteurs.
amitiés,
André, épervier
amitiés,
André, épervier
epervier- Date d'inscription : 23/06/2008
Nombre de messages : 144
Re: poèsie du net
petit poème de Gérald GODIN
SES MOTS
La langue de ma mère
a des mots pour tout dans la grande famille des mots
je m'en choisis pour passer l'hiver
des mots en laine du pays
cette année j'ai choisi le mot guérison
le mot liberté
des mots qui tiennent bien au chaud
SES MOTS
La langue de ma mère
a des mots pour tout dans la grande famille des mots
je m'en choisis pour passer l'hiver
des mots en laine du pays
cette année j'ai choisi le mot guérison
le mot liberté
des mots qui tiennent bien au chaud
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
CLOTILDE
l'anémone et l'ancolie
ont poussé dans le jardin
ou dort la mélancolie
entre l'amour et le dédain
il y vient aussi nos ombres
que le nuit dissipera
le soleil qui les rend sombres
avec elle disparaitra
lesdéitésdes eaux vives
laissent couler leurs cheveux
passe il faut que tu poursuives
cette belle ombre que tu veux
GUILLAUME APOLLINAIRE
l'anémone et l'ancolie
ont poussé dans le jardin
ou dort la mélancolie
entre l'amour et le dédain
il y vient aussi nos ombres
que le nuit dissipera
le soleil qui les rend sombres
avec elle disparaitra
lesdéitésdes eaux vives
laissent couler leurs cheveux
passe il faut que tu poursuives
cette belle ombre que tu veux
GUILLAUME APOLLINAIRE
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
C'est un très joli poème, merci ptite Marie
Le Marché
Sur la petite place, au lever de l'aurore,
Le marché rit joyeux, bruyant, multicolore,
Pêle-mêle étalant sur ses tréteaux boiteux
Ses fromages, ses fruits, son miel, ses paniers d'oeufs,
Et, sur la dalle où coule une eau toujours nouvelle,
Ses poissons d'argent clair, qu'une âpre odeur révèle.
Mylène, sa petite Alidé par la main,
Dans la foule se fraie avec peine un chemin,
S'attarde à chaque étal, va, vient, revient, s'arrête,
Aux appels trop pressants parfois tourne la tête,
Soupèse quelque fruit, marchande les primeurs
Ou s'éloigne au milieu d'insolentes clameurs.
L'enfant la suit, heureuse ; elle adore la foule,
Les cris, les grognements, le vent frais, l'eau qui coule,
L'auberge au seuil bruyant, les petits ânes gris,
Et le pavé jonché partout de verts débris.
Mylène a fait son choix de fruits et de légumes ;
Elle ajoute un canard vivant aux belles plumes !
Alidé bat des mains, quand, pour la contenter,
La mère donne enfin son panier à porter.
La charge fait plier son bras, mais déjà fière,
L'enfant part sans rien dire et se cambre en arrière,
Pendant que le canard, discordant prisonnier,
Crie et passe un bec jaune aux treilles du panier.
Albert SAMAIN (1855-1900)
Sur la petite place, au lever de l'aurore,
Le marché rit joyeux, bruyant, multicolore,
Pêle-mêle étalant sur ses tréteaux boiteux
Ses fromages, ses fruits, son miel, ses paniers d'oeufs,
Et, sur la dalle où coule une eau toujours nouvelle,
Ses poissons d'argent clair, qu'une âpre odeur révèle.
Mylène, sa petite Alidé par la main,
Dans la foule se fraie avec peine un chemin,
S'attarde à chaque étal, va, vient, revient, s'arrête,
Aux appels trop pressants parfois tourne la tête,
Soupèse quelque fruit, marchande les primeurs
Ou s'éloigne au milieu d'insolentes clameurs.
L'enfant la suit, heureuse ; elle adore la foule,
Les cris, les grognements, le vent frais, l'eau qui coule,
L'auberge au seuil bruyant, les petits ânes gris,
Et le pavé jonché partout de verts débris.
Mylène a fait son choix de fruits et de légumes ;
Elle ajoute un canard vivant aux belles plumes !
Alidé bat des mains, quand, pour la contenter,
La mère donne enfin son panier à porter.
La charge fait plier son bras, mais déjà fière,
L'enfant part sans rien dire et se cambre en arrière,
Pendant que le canard, discordant prisonnier,
Crie et passe un bec jaune aux treilles du panier.
Albert SAMAIN (1855-1900)
Invité- Invité
poèsie
merci pour ce beau poème,d'Albert SAMAIN, que j'aime beaucoup, bonne journée et gros bisous!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
pour vous detendre un peu
ce charmant poème de Jacques Prevert
HANSON DE L' OISELEUR
L'oiseau qui vole si doucement
L'oiseau rouge et tiède comme le sang
L'oiseau si tendre l'oiseau moqueur
L'oiseau qui soudain prend peur
L'oiseau qui soudain se cogne
L'oiseau qui voudrait s'enfuir
L'oiseau seul et affolé
L'oiseau qui voudrait vivre
L'oiseau qui voudrait chanter
L'oiseau qui voudrait crier
L'oiseau rouge et tiède comme le sang
L'oiseau qui vole si doucement
C'est ton coeur jolie enfant
Ton coeur qui bat de l'aile si tristement
Contre ton sein si dur si blanc.
ce charmant poème de Jacques Prevert
HANSON DE L' OISELEUR
L'oiseau qui vole si doucement
L'oiseau rouge et tiède comme le sang
L'oiseau si tendre l'oiseau moqueur
L'oiseau qui soudain prend peur
L'oiseau qui soudain se cogne
L'oiseau qui voudrait s'enfuir
L'oiseau seul et affolé
L'oiseau qui voudrait vivre
L'oiseau qui voudrait chanter
L'oiseau qui voudrait crier
L'oiseau rouge et tiède comme le sang
L'oiseau qui vole si doucement
C'est ton coeur jolie enfant
Ton coeur qui bat de l'aile si tristement
Contre ton sein si dur si blanc.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
https://www.youtube.com/watch?v=7c4gF2p75kg
Guitare
Gastibelza, l'homme à la carabine,
Chantait ainsi:
" Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Dansez, chantez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falù.
- Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma senora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera
Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne
Comme un hibou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Dansez, chantez! Des biens que l'heure envoie
Il faut user.
Elle était jeune et son oeil plein de joie
Faisait penser. -
À ce vieillard qu'un enfant accompagne
Jetez un sou ! ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Vraiment, la reine eût près d'elle été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Le roi disait en la voyant si belle
A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne
Et le Pérou ! -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je ne sais pas si j'aimais cette dame,
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme,
Moi, pauvre chien,
J'aurais gaîment passé dix ans au bagne
Sous le verrou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Un jour d'été que tout était lumière,
Vie et douceur,
Elle s'en vint jouer dans la rivière
Avec sa soeur,
Je vis le pied de sa jeune compagne
Et son genou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre,
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne,
Par le licou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe !
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Et son amour,
Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
Pour un bijou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie,
Car je suis las.
Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je la voyais passer de ma demeure,
Et c'était tout.
Mais à présent je m'ennuie à toute heure,
Plein de dégoût,
Rêveur oisif, l'âme dans la campagne,
La dague au clou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou !
Victor Hugo (1802-1885)
Guitare
Gastibelza, l'homme à la carabine,
Chantait ainsi:
" Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Dansez, chantez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falù.
- Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma senora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera
Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne
Comme un hibou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Dansez, chantez! Des biens que l'heure envoie
Il faut user.
Elle était jeune et son oeil plein de joie
Faisait penser. -
À ce vieillard qu'un enfant accompagne
Jetez un sou ! ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Vraiment, la reine eût près d'elle été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Le roi disait en la voyant si belle
A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne
Et le Pérou ! -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je ne sais pas si j'aimais cette dame,
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme,
Moi, pauvre chien,
J'aurais gaîment passé dix ans au bagne
Sous le verrou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Un jour d'été que tout était lumière,
Vie et douceur,
Elle s'en vint jouer dans la rivière
Avec sa soeur,
Je vis le pied de sa jeune compagne
Et son genou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre,
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne,
Par le licou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe !
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Et son amour,
Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
Pour un bijou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie,
Car je suis las.
Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je la voyais passer de ma demeure,
Et c'était tout.
Mais à présent je m'ennuie à toute heure,
Plein de dégoût,
Rêveur oisif, l'âme dans la campagne,
La dague au clou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou !
Victor Hugo (1802-1885)
Invité- Invité
Re: poèsie du net
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement, lorsque tout dort,
Il repasse les collerettes
Et cisèle les boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose,
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril, tournant la tête,
Il dit : "printemps, tu peux venir."
Théophile Gautier
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement, lorsque tout dort,
Il repasse les collerettes
Et cisèle les boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose,
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril, tournant la tête,
Il dit : "printemps, tu peux venir."
Théophile Gautier
Invité- Invité
poèsie
merci pour cette belle poèsie, nous l'attendons avec impatience ce printemps car ras le bol de cette neige et du froid, bonne journée tout de meme!!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
DEMAIN DÈS L'AUBE
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai - Vois-tu, je sais que tu m'attends -
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne -
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
VICTOR HUGO
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai - Vois-tu, je sais que tu m'attends -
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne -
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
VICTOR HUGO
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Merci Marie, oui, nous attendons le printemps, qu'il est long à venir bisous à toi Marie
Invité- Invité
Re: poèsie du net
http://www.paroles-chanson.org/Nom.Chanteur/Jacques.Brel.Quitte.pas.htm
Une très belle chanson d'amour en cette Saint Valentin
Ne me quitte pas de Jacques Brel
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserais la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Une très belle chanson d'amour en cette Saint Valentin
Ne me quitte pas de Jacques Brel
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserais la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Invité- Invité
poèsie
quelle belle chanson de Jacque Brel, j'adore, merci , bonne journée bises!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
musique
et cette chanson là l'aimes tu??? campanule!!!!!!
https://www.youtube.com/watch?v=H1DpjXQUDsI
https://www.youtube.com/watch?v=H1DpjXQUDsI
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
oui Marie, j'aime beaucoup
Je suis une inconditionnelle de Jacques Brel, j'ai même mis un topic dans la rubrique musique, je vais le faire remonter pour toi.
J'aime beaucoup celle ci également :
https://www.youtube.com/watch?v=z_JJRN_GFd4&feature=related
Je suis une inconditionnelle de Jacques Brel, j'ai même mis un topic dans la rubrique musique, je vais le faire remonter pour toi.
J'aime beaucoup celle ci également :
https://www.youtube.com/watch?v=z_JJRN_GFd4&feature=related
Invité- Invité
musique
j'adore Jacques Brel tout son répertoir, voila encore une autre chanson que j'aime beaucoup
https://www.youtube.com/watch?v=T4Mx8AN0GF4
bonne fin de journée gros bisous !!!!!!
https://www.youtube.com/watch?v=T4Mx8AN0GF4
bonne fin de journée gros bisous !!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Mon rêve familier (Paul Verlaine 1844 - 1896)
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, Ni tout à fait une autre, qui m'aime et me comprend. |
Car elle me comprend et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seul, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. |
Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. |
Son regard est pareil au regard des statues, Et pour sa voix, lointaine, si calme et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. |
(Poèmes saturniens)
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Merci Marie
Conversation
Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
- Ça flotte.
Et les volcans ?
- Ça mijote.
Et les fleuves ?
- Ça s'écoule.
Et le temps
- Ça se déroule.
Et votre âme ?
- Elle est malade
Le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu
Conversation
Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
- Ça flotte.
Et les volcans ?
- Ça mijote.
Et les fleuves ?
- Ça s'écoule.
Et le temps
- Ça se déroule.
Et votre âme ?
- Elle est malade
Le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu
Invité- Invité
réponse
merci Campanule, passe une bonne journée!bises!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
L'ivresse du printemps
Oh ! qui n'eût partagé l'ivresse universelle
Que l'air, le jour, l'insecte, apportaient sur leur aile ?
La sève de nos sens, comme celle des arbres,
Eût fécondé des troncs, eût animé des marbres ;
Et la vie, en battant dans nos seins à grand coup,
semblait vouloir jaillir et déborder de nous.
Nous courions ; des grands rocs nous franchissions les fentes ;
Nous nous laissions rouler dans l'herbe sur les pentes ;
Sur deux rameaux noués, le bouleau nous berçait ;
Notre biche étonnée à nos pieds bondissait ;
Nous jetions de grands cris pour ébranler les voûtes
Des arbres, d'où pleuvait la sève à grosses gouttes ;
Nous nous perdions exprès, et, pour nous retrouver,
Nous restions des moments, sans paroles, à rêver.
Alphonse de lamartine__________________________________________________________
Oh ! qui n'eût partagé l'ivresse universelle
Que l'air, le jour, l'insecte, apportaient sur leur aile ?
La sève de nos sens, comme celle des arbres,
Eût fécondé des troncs, eût animé des marbres ;
Et la vie, en battant dans nos seins à grand coup,
semblait vouloir jaillir et déborder de nous.
Nous courions ; des grands rocs nous franchissions les fentes ;
Nous nous laissions rouler dans l'herbe sur les pentes ;
Sur deux rameaux noués, le bouleau nous berçait ;
Notre biche étonnée à nos pieds bondissait ;
Nous jetions de grands cris pour ébranler les voûtes
Des arbres, d'où pleuvait la sève à grosses gouttes ;
Nous nous perdions exprès, et, pour nous retrouver,
Nous restions des moments, sans paroles, à rêver.
Alphonse de lamartine__________________________________________________________
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Merci Marie
Il y a, sur la plage, quelques flaques d'eau.
Il y a, dans les bois, des arbres fous d'oiseaux.
La neige fond dans la montagne.
Les branches des pommiers brillent de tant de fleurs
Que le pâle soleil recule.
C'est par un soir d'hiver,
Dans un monde très dur,
Que tu vis ce printemps,
Près de moi, l'innocente.
Il n'y a pas de nuit pour nous.
Rien de ce qui périt, n'a de prise sur moi
Mais je ne veux pas avoir froid.
Notre printemps est un printemps qui a raison,
Notre printemps est un printemps qui a raison,
Notre printemps est un printemps qui a raison,
Notre printemps est un printemps qui a raison...
Eluard
Il y a, sur la plage, quelques flaques d'eau.
Il y a, dans les bois, des arbres fous d'oiseaux.
La neige fond dans la montagne.
Les branches des pommiers brillent de tant de fleurs
Que le pâle soleil recule.
C'est par un soir d'hiver,
Dans un monde très dur,
Que tu vis ce printemps,
Près de moi, l'innocente.
Il n'y a pas de nuit pour nous.
Rien de ce qui périt, n'a de prise sur moi
Mais je ne veux pas avoir froid.
Notre printemps est un printemps qui a raison,
Notre printemps est un printemps qui a raison,
Notre printemps est un printemps qui a raison,
Notre printemps est un printemps qui a raison...
Invité- Invité
poèsie
merci Campanule pour cette jolie poèsie, bonne journée bises!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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poèsie
merci Campanule , trés bonne journée a toi bises !!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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poèsie du net
À NINON
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.
* * *
ALFRED DE MUSSET
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.
* * *
ALFRED DE MUSSET
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Très jolie poésie, merci Marie
La Rose
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait éclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusque au soir !
Donc si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
(Odes 1,17)
Pierre de Ronsard (1524 - 1585)
La Rose
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait éclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusque au soir !
Donc si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
(Odes 1,17)
Pierre de Ronsard (1524 - 1585)
Invité- Invité
L'étranger Charles Baudelaire
L'ÉTRANGER
- Qui
aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère ta sœur ou ton
frère ?
- Je n'ai ni
père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous
servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore
sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais
comme vous haïssez Dieu.
- Eh !
qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les
nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
«Dimmi, enigmatico uomo, chi ami di più? tuo padre, tua madre, tua sorella o
tuo fratello?
- Non ho né padre, né madre, né sorella, né fratello.
- I tuoi amici?
- Usate una parola il cui senso mi è rimasto fino ad oggi sconosciuto.
- La patria?
- Non so sotto quale latitudine si trovi.
- La bellezza?
- L'amerei volentieri, ma dea e immortale.
- L'oro?
- Lo odio come voi odiate Dio.
- Ma allora che cosa ami, meraviglioso straniero?
- Amo le nuvole... Le nuvole
che passano... laggiù... Le meravigliose nuvole!»
The Stranger
-- Tell me, enigmatic man, whom do you love the best? Your father, or your
mother, or your sister, or your brother?
-- I have neither father, nor mother, nor sister, nor brother.
-- Your friends?
-- You are using a word whose meaning remains unknown to me to this very day.
-- Your country?
-- I do not know under what latitude it lies.
-- Beauty?
-- I would love her gladly, goddess and immortal.
-- Gold?
-- I hate it as much as you hate God.
-- Well then! What do you love, extraordinary stranger?
-- I love the clouds ... the passing clouds ... over there ... over there ...
the marvelous clouds!
Roumania
--Spune-mi,
enigmatica fiinta, pe cine iubesti mai mult?
Pe tatal tau, pe mama ta, pe sora sau pe fratele tau ?
--Eu n-am nici tata, nici mama, nici sora, nici frate.
--Pe prietenii tai ?
--Folosesti un cuvant al carui sens mi-a ramas necunoscut de-a lungul timpului.
--Tara ta ?
--Nu stiu unde se afla ea.
--Frumusetea ?
--As iubi-o bucuros, zeitate nepieritoare.
--Aurul ?
--Il urasc tot atat de mult cum il urasti tu pe Dumnezeu.
--Bine ! Atunci tie ce-ti place, Strainule ?
--Imi plac norii...norii care trec...si iar trec...minunatii nori !
- Qui
aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère ta sœur ou ton
frère ?
- Je n'ai ni
père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous
servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore
sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais
comme vous haïssez Dieu.
- Eh !
qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les
nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
«Dimmi, enigmatico uomo, chi ami di più? tuo padre, tua madre, tua sorella o
tuo fratello?
- Non ho né padre, né madre, né sorella, né fratello.
- I tuoi amici?
- Usate una parola il cui senso mi è rimasto fino ad oggi sconosciuto.
- La patria?
- Non so sotto quale latitudine si trovi.
- La bellezza?
- L'amerei volentieri, ma dea e immortale.
- L'oro?
- Lo odio come voi odiate Dio.
- Ma allora che cosa ami, meraviglioso straniero?
- Amo le nuvole... Le nuvole
che passano... laggiù... Le meravigliose nuvole!»
The Stranger
-- Tell me, enigmatic man, whom do you love the best? Your father, or your
mother, or your sister, or your brother?
-- I have neither father, nor mother, nor sister, nor brother.
-- Your friends?
-- You are using a word whose meaning remains unknown to me to this very day.
-- Your country?
-- I do not know under what latitude it lies.
-- Beauty?
-- I would love her gladly, goddess and immortal.
-- Gold?
-- I hate it as much as you hate God.
-- Well then! What do you love, extraordinary stranger?
-- I love the clouds ... the passing clouds ... over there ... over there ...
the marvelous clouds!
Roumania
--Spune-mi,
enigmatica fiinta, pe cine iubesti mai mult?
Pe tatal tau, pe mama ta, pe sora sau pe fratele tau ?
--Eu n-am nici tata, nici mama, nici sora, nici frate.
--Pe prietenii tai ?
--Folosesti un cuvant al carui sens mi-a ramas necunoscut de-a lungul timpului.
--Tara ta ?
--Nu stiu unde se afla ea.
--Frumusetea ?
--As iubi-o bucuros, zeitate nepieritoare.
--Aurul ?
--Il urasc tot atat de mult cum il urasti tu pe Dumnezeu.
--Bine ! Atunci tie ce-ti place, Strainule ?
--Imi plac norii...norii care trec...si iar trec...minunatii nori !
Bechir- Date d'inscription : 09/03/2010
Nombre de messages : 183
poèsie
merci BECHIR , ET bienvenue sur le forum
Si l'amour était ce que la rose est,
Et si j'étais semblable à un pétale,
Nos vies avanceraient ensemble
Par temps triste ou riant.
Algernon Charles Swinburne (1837-1909
Si l'amour était ce que la rose est,
Et si j'étais semblable à un pétale,
Nos vies avanceraient ensemble
Par temps triste ou riant.
Algernon Charles Swinburne (1837-1909
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Merci Marie
C'est magnifique et beau, merci Marie.
Bechir
Bechir
Bechir- Date d'inscription : 09/03/2010
Nombre de messages : 183
Re: poèsie du net
Clotilde
L'anémone et l'ancolie
ont poussé dans le jardin
où dort la mélancolie
entre l'amour et le dédain
Il y vient aussi nos ombres
que la nuit dissipera
le soleil qui les rends sombre
avec elles disparaîtra
les déités des eaux vives
laisent couler leur longs cheveux
passe il faut que tu poursuive
cette belle ombre que tu veux
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Invité- Invité
poésie du net
- Albert SAMAIN (1858-1900)
Extrême-Orient
I
Le fleuve au vent du soir fait chanter ses roseaux.
Seul je m'en suis allé. - J'ai dénoué l'amarre,
Puis je me suis couché dans ma jonque bizarre,
Sans bruit, de peur de faire envoler les oiseaux.
Et nous sommes partis, tous deux, au fil de l'eau,
Sans savoir où, très lentement. - O charme rare,
Que donne un inconnu fluide où l'on s'égare !...
Par instants, j'arrêtais quelque frêle rameau.
Et je restais, bercé sur un flot d'indolence,
A respirer ton âme, ô beau soir de silence...
Car j'ai l'amour subtil du crépuscule fin ;
L'eau musicale et triste est la soeur de mon rêve
Ma tasse est diaphane, et je porte, sans fin,
Un coeur mélancolique où la lune se lève.
II
La vie est une fleur que je respire à peine,
Car tout parfum terrestre est douloureux au fond.
J'ignore l'heure vaine, et les hommes qui vont,
Et dans 1'Ile d'Émail ma fantaisie est reine.
Mes bonheurs délicats sont faits de porcelaine,
Je n'y touche jamais qu'avec un soin profond ;
Et l'azur fin, qu'exhale en fumant mon thé blond,
En sa fuite odorante emporte au loin ma peine.
J'habite un kiosque rose au fond du merveilleux.
J'y passe tout le jour à voir de ma fenêtre
Les fleuves d'or parmi les paysages bleus ;
Et, poète royal en robe vermillon,
Autour de l'éventail fleuri qui l'a fait naître,
Je regarde voler mon rêve, papillon.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Merci Marie
Spleen
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade ;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.
Charles Baudelaire (1821- 1867)
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade ;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.
Charles Baudelaire (1821- 1867)
Invité- Invité
Re: poèsie du net
Pour toi Marie
https://www.youtube.com/watch?v=w-mZMI1FFcQ&feature=related
Ah les saisons Ah les saisons
Je ne me lasse pas
D'en rêver les odeurs
D'en vivre les couleurs
D'en trouver les raisons
Ah les saisons Ah les saisons
Je serai l'automne à tes pieds
Tu seras l'été à ma bouche
L'hiver aux doigts bleus qui se couche
Nous serons printemps fou à lier
Ah les saisons Ah les saisons
Ja vais sans me lasser
En guetter les rumeurs
En voler les ardeurs
En vivre à tes côtés
Ah les saisons Ah les saisons
Voir un seul hiver t'affamer
Encore un été t'épanouir
Encore un printemps t'enflammer
Un seul automne pour en rire
Ah les saisons Ah les saisons
Je ne me lasse pas
D'en distiller les fleurs
D'en jalouser chaque heure
D'en mourir sans raison
Ah les saisons Ah les saisons
https://www.youtube.com/watch?v=w-mZMI1FFcQ&feature=related
Ah les saisons Ah les saisons
Je ne me lasse pas
D'en rêver les odeurs
D'en vivre les couleurs
D'en trouver les raisons
Ah les saisons Ah les saisons
Je serai l'automne à tes pieds
Tu seras l'été à ma bouche
L'hiver aux doigts bleus qui se couche
Nous serons printemps fou à lier
Ah les saisons Ah les saisons
Ja vais sans me lasser
En guetter les rumeurs
En voler les ardeurs
En vivre à tes côtés
Ah les saisons Ah les saisons
Voir un seul hiver t'affamer
Encore un été t'épanouir
Encore un printemps t'enflammer
Un seul automne pour en rire
Ah les saisons Ah les saisons
Je ne me lasse pas
D'en distiller les fleurs
D'en jalouser chaque heure
D'en mourir sans raison
Ah les saisons Ah les saisons
Invité- Invité
réponse
merci Campanule, voila encore un souvenir de notre poète disparu
https://www.youtube.com/watch?v=kqreS7KXP7k
https://www.youtube.com/watch?v=kqreS7KXP7k
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Merci Marie
Une très belle chanson encore qui parle de l'absence.
Bon vent poète, tu aurais pu vivre encore un peu
https://www.dailymotion.com/video/x9oads_tu-aurais-pu-vivre-encore-un-peu-je_music
Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Mon fidèle ami mon copain mon frère
Au lieu de partir tout seul en croisière
Et de nous laisser comme chiens galeux
Tu aurais pu vivre encore un peu
T'aurais pu rêver encore un peu
Te laisser bercer près de la rivière
Par le chant de l'eau courant sur les pierres
Quand des quatre fers l'été faisait feu
T'aurais pu rêver encore un peu
Sous mon châtaignier à l'ombre légère
Laisser doucement le temps se défaire
Et la nuit tomber sur la vallée bleue
T'aurais pu rêver encore un peu
Tu aurais pu jouer encore un peu
Au lieu de lâcher tes boules peuchère
Aujourd'hui sans toi comment va-t-on faire
Dans notre triplette on n'est plus que deux
Tu aurais pu jouer encore un peu
Ne pas t'en aller sans qu'on ait pu faire
A ces rigolos mordre la poussière
Avec un enjeu du tonnerre de Dieu
Tu aurais pu jouer encore un peu
On aurait pu rire encore un peu
Avec les amis des soirées entières
Sur notre terrasse aux roses trémières
Parfumée d'amour d'histoires et de jeux
On aurait pu rire encore un peu
Et dans la beauté des choses éphémères
Caresser nos femmes et lever nos verres
Sans s'apercevoir qu'on était heureux
On aurait pu rire encore un peu
Tu aurais pu vivre encore un peu
Ne pas m'imposer d'écrire ces vers
Toi qui savais bien mon ami si cher
A quel point souvent je suis paresseux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Une très belle chanson encore qui parle de l'absence.
Bon vent poète, tu aurais pu vivre encore un peu
https://www.dailymotion.com/video/x9oads_tu-aurais-pu-vivre-encore-un-peu-je_music
Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Mon fidèle ami mon copain mon frère
Au lieu de partir tout seul en croisière
Et de nous laisser comme chiens galeux
Tu aurais pu vivre encore un peu
T'aurais pu rêver encore un peu
Te laisser bercer près de la rivière
Par le chant de l'eau courant sur les pierres
Quand des quatre fers l'été faisait feu
T'aurais pu rêver encore un peu
Sous mon châtaignier à l'ombre légère
Laisser doucement le temps se défaire
Et la nuit tomber sur la vallée bleue
T'aurais pu rêver encore un peu
Tu aurais pu jouer encore un peu
Au lieu de lâcher tes boules peuchère
Aujourd'hui sans toi comment va-t-on faire
Dans notre triplette on n'est plus que deux
Tu aurais pu jouer encore un peu
Ne pas t'en aller sans qu'on ait pu faire
A ces rigolos mordre la poussière
Avec un enjeu du tonnerre de Dieu
Tu aurais pu jouer encore un peu
On aurait pu rire encore un peu
Avec les amis des soirées entières
Sur notre terrasse aux roses trémières
Parfumée d'amour d'histoires et de jeux
On aurait pu rire encore un peu
Et dans la beauté des choses éphémères
Caresser nos femmes et lever nos verres
Sans s'apercevoir qu'on était heureux
On aurait pu rire encore un peu
Tu aurais pu vivre encore un peu
Ne pas m'imposer d'écrire ces vers
Toi qui savais bien mon ami si cher
A quel point souvent je suis paresseux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Invité- Invité
poèsie
merci Campanule il est de qui ce beau poème sur l'absence????? trés beau bonne journée a toi et gros bisous
[b]
J'arrive où je suis étranger
--------------------------------------------------------------------------------
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Louis Aragon
[b]
J'arrive où je suis étranger
--------------------------------------------------------------------------------
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Louis Aragon
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
C'est chanté par Jean Ferrat Marie, je t'ai mis le lien juste au dessus, merci à toi et bisous
Invité- Invité
jean ferrat
[b]pour nous souvenir encore cette jolie chanson
https://www.youtube.com/watch?v=minlmw2ZUMM
https://www.youtube.com/watch?v=minlmw2ZUMM
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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poèsie du net
[b]
Albert SAMAIN (1858-1900)
En printemps ...
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu’éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d’hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays d’argent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes d’émeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels d’eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s’inclinant de profil.
Ô l’ovale si pur d’alors, et le pistil
Du col où s’éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à l’ange et l’air " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d’Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi j’ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant d’un seul baiser.
L’idéal était roi sur un grand coeur brisé.
C’était le temps du patchouli, des janissaires,
D’Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.
Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.
Albert SAMAIN (1858-1900)
En printemps ...
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu’éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d’hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays d’argent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes d’émeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels d’eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s’inclinant de profil.
Ô l’ovale si pur d’alors, et le pistil
Du col où s’éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à l’ange et l’air " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d’Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi j’ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant d’un seul baiser.
L’idéal était roi sur un grand coeur brisé.
C’était le temps du patchouli, des janissaires,
D’Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.
Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Merci Marie
Un coucher de soleil, en Bretagne
Un coucher de soleil sur la côte bretonne
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.
Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,
La mer sans fin, commence où la terre finit !
A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid
Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ;
Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.
Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.
L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d'or de son rouge éventail.
José Maria de Hérédia 1842-1905
Un coucher de soleil, en Bretagne
Un coucher de soleil sur la côte bretonne
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.
Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,
La mer sans fin, commence où la terre finit !
A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid
Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ;
Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.
Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.
L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d'or de son rouge éventail.
José Maria de Hérédia 1842-1905
Invité- Invité
poèsie
[b]merci Campanule, pour ce joli poème, je ne peux pas en mettre un aujourd'hui car j'ai trop mal a l'épaule pour taper, bisous et bonne journée
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
réponse
[b]merci Campanule j'en ai bien besoin car j'ai trés mal , bises et bonne journée !!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
[b]
Albert SAMAIN (1858-1900)
Clydie
Sur le vieux banc qu’ombrage un vert rideau de vigne
Clydie aux bandeaux purs, Clydie au col de cygne
Dévide, pour broder des oiseaux et des fleurs,
Un écheveau de soie aux brillantes couleurs.
Devant elle Palès tient, comme elle l’ordonne,
Sur ses petites mains l’écheveau monotone,
Et laissant par moments échapper un soupir
Remonte un peu le bras que l’ennui fait fléchir.
Le fil court. Par instants la blanche fiancée
Suspend sa main qui tourne et, soudain oppressée
Des premières langueurs de sa jeune saison,
Rêve au temps qui viendra de quitter la maison...
Alors comme un oiseau qui voit la cage ouverte
Palès se tourne et mord dans une pomme verte.
Albert SAMAIN (1858-1900)
Clydie
Sur le vieux banc qu’ombrage un vert rideau de vigne
Clydie aux bandeaux purs, Clydie au col de cygne
Dévide, pour broder des oiseaux et des fleurs,
Un écheveau de soie aux brillantes couleurs.
Devant elle Palès tient, comme elle l’ordonne,
Sur ses petites mains l’écheveau monotone,
Et laissant par moments échapper un soupir
Remonte un peu le bras que l’ennui fait fléchir.
Le fil court. Par instants la blanche fiancée
Suspend sa main qui tourne et, soudain oppressée
Des premières langueurs de sa jeune saison,
Rêve au temps qui viendra de quitter la maison...
Alors comme un oiseau qui voit la cage ouverte
Palès se tourne et mord dans une pomme verte.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Merci Marie
Les genêts
Vous en souvenez-vous, genêts de mon pays,
Des petits écoliers, aux cheveux en broussailles,
Qui s'enfonçaient sous vos rameaux comme des cailles,
Troublant dans leur sommeil les lapins ébahis ?
Comme l'herbe était fraîche, à l'abri de vos tiges !
Comme on s'y trouvait bien, sur le dos allongé,
Dans le thym qui faisait, aux sauges mélangé
Un parfum enivrant à donner des vertiges !
Et quelle émotion lorsqu'un léger frou-frou
Annonçait la fauvette apportant la pâture,
Et qu'en bien l'épiant on trouvait d'aventure
Son nid plein d'oiseaux nus et qui tendaient le cou !
Quel bonheur, quand le givre avait garni de perles
Vos fins rameaux émus qui sifflaient dans le vent,
- Précoces braconniers - de revenir souvent
Tendre en vos corridors des lacets pour les merles !
Mais il fallut quitter les genêts et les monts,
S'en aller au collège étudier les livres,
Et sentir, loin de l'air natal qui vous rend ivres,
S'engourdir ses jarrets et siffler ses poumons ;
Passer de longs hivers, dans des salles bien closes,
A regarder la neige à travers les carreaux,
Eternuant dans des auteurs petis et gros
Et soupirant après les oiseaux et les roses,
Et l'été, se haussant sur son banc d'écolier,
Comme un forçat qui, tout en ramant, tend sa chaîne,
Pour sentir si le vent de la lande prochaine
Ne vous apporte pas le parfum familier...
Enfin, la grille s'ouvre ! On retourne au village ;
Ainsi que les genêts, notre âme est tout en fleurs,
Et dans les houx, remplis de vieux merles siffleurs,
On sent un air plus pur qui vous souffle au visage.
François FABIE
Les genêts
Vous en souvenez-vous, genêts de mon pays,
Des petits écoliers, aux cheveux en broussailles,
Qui s'enfonçaient sous vos rameaux comme des cailles,
Troublant dans leur sommeil les lapins ébahis ?
Comme l'herbe était fraîche, à l'abri de vos tiges !
Comme on s'y trouvait bien, sur le dos allongé,
Dans le thym qui faisait, aux sauges mélangé
Un parfum enivrant à donner des vertiges !
Et quelle émotion lorsqu'un léger frou-frou
Annonçait la fauvette apportant la pâture,
Et qu'en bien l'épiant on trouvait d'aventure
Son nid plein d'oiseaux nus et qui tendaient le cou !
Quel bonheur, quand le givre avait garni de perles
Vos fins rameaux émus qui sifflaient dans le vent,
- Précoces braconniers - de revenir souvent
Tendre en vos corridors des lacets pour les merles !
Mais il fallut quitter les genêts et les monts,
S'en aller au collège étudier les livres,
Et sentir, loin de l'air natal qui vous rend ivres,
S'engourdir ses jarrets et siffler ses poumons ;
Passer de longs hivers, dans des salles bien closes,
A regarder la neige à travers les carreaux,
Eternuant dans des auteurs petis et gros
Et soupirant après les oiseaux et les roses,
Et l'été, se haussant sur son banc d'écolier,
Comme un forçat qui, tout en ramant, tend sa chaîne,
Pour sentir si le vent de la lande prochaine
Ne vous apporte pas le parfum familier...
Enfin, la grille s'ouvre ! On retourne au village ;
Ainsi que les genêts, notre âme est tout en fleurs,
Et dans les houx, remplis de vieux merles siffleurs,
On sent un air plus pur qui vous souffle au visage.
François FABIE
Invité- Invité
poèsie
[b]merci Campanule bonne journée et gros bisous !!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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