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poèsie du net
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marie
15 participants
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Re: poèsie du net
C'est bien joli, cette déclaration. Et "Et moi, tout moi répond : Dieu ! faites-le venir !" Moi je pensais "Dièu ! Me la rèndre !" ( Mon Dieu, rendez-la moi...Ben oui, moi c'était au féminin). Sauf que par chance, elle n'était pas ma soeur ni ma fille...Quel magnifique poème. J'apprécie.
Invité- Invité
Re: poèsie du net
Gardian merci de ton passage
pour Cigale
pour Cigale
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
poèsies
Méditation
On aime d’abord par hasard
Par jeu, par curiosité
Pour avoir dans un regard
Lu des possibilités
Et puis comme au fond de soi-même
On s’aime beaucoup
Si quelqu’un vous aime, on l’aime
Par conformité de goût
On se rend grâce, on s’invite
À partager ses moindres mots
On prend l’habitude vite
D’échanger de petits mots
Quand on a longtemps dit les mêmes
On les redit sans y penser
Et alors, mon Dieu, on aime
Parce qu’on a commencé
PAUL GERALDY
[/b][b]
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
entre deux draps
- Antoinette DESHOULIÈRES (1638-1694)
Entre deux draps
Entre deux draps de toile belle et bonne,
Que très souvent on rechange, on savonne,
La jeune Iris, au coeur sincère et haut,
Aux yeux brillants, à l'esprit sans défaut,
Jusqu'à midi volontiers se mitonne.
Je ne combats de goûts contre personne,
Mais franchement sa paresse m'étonne ;
C'est demeurer seule plus qu'il ne faut
Entre deux draps.
Quand à rêver ainsi l'on s'abandonne,
Le traître amour rarement le pardonne :
À soupirer on s'exerce bientôt :
Et la vertu soutient un grand assaut,
Quand une fille avec son coeur raisonne
Entre deux draps.
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
l'amour au fil du temps
L'amour au fil du temps...
Il paraît que l’amour s’étiole au fil du temps,
Qu’il s’effeuille et décline, printemps après printemps,
Nombreux sont les cruels et tristes témoignages,
De passions disparues ou de cœurs en naufrage.
Quel sinistre présage, pour les jeunes amants,
Rêvant d’éternité pour leurs tendres serments,
Comme nous tremblions, t’en souviens tu encore ?
Redoutant cet instant ou l’amour s’évapore.
Le temps s’est écoulé, les années ont passé,
Nos cheveux ont blanchi et nos peaux sont froissées,
Nous voici plus âgés de quelques décennies,
Mais jamais notre amour n’a fané ou terni.
Malgré nos inquiétudes et craintes de toujours,
Il s’est épanoui, grandissant chaque jour,
Nourri de nos tendresses et douces attentions,
Mais sans jamais avoir désappris la passion.
L’amour peut résister à l’érosion du temps,
Il peut durer toujours, il peut durer longtemps,
Mais il faut pour cela ne pas cesser d’y croire,
Car la magie s’envole dès que l’on perd espoir
Liliane Rosati
Il paraît que l’amour s’étiole au fil du temps,
Qu’il s’effeuille et décline, printemps après printemps,
Nombreux sont les cruels et tristes témoignages,
De passions disparues ou de cœurs en naufrage.
Quel sinistre présage, pour les jeunes amants,
Rêvant d’éternité pour leurs tendres serments,
Comme nous tremblions, t’en souviens tu encore ?
Redoutant cet instant ou l’amour s’évapore.
Le temps s’est écoulé, les années ont passé,
Nos cheveux ont blanchi et nos peaux sont froissées,
Nous voici plus âgés de quelques décennies,
Mais jamais notre amour n’a fané ou terni.
Malgré nos inquiétudes et craintes de toujours,
Il s’est épanoui, grandissant chaque jour,
Nourri de nos tendresses et douces attentions,
Mais sans jamais avoir désappris la passion.
L’amour peut résister à l’érosion du temps,
Il peut durer toujours, il peut durer longtemps,
Mais il faut pour cela ne pas cesser d’y croire,
Car la magie s’envole dès que l’on perd espoir
Liliane Rosati
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
poème
[b]merci pour ce trés beau poème, j'ai rettenu cela, la réalité est là
L’amour peut résister à l’érosion du temps,
Il peut durer toujours, il peut durer longtemps,
Mais il faut pour cela ne pas cesser d’y croire,
Car la magie s’envole dès que l’on perd espoir
je ne connais pas l'auteur???????
L’amour peut résister à l’érosion du temps,
Il peut durer toujours, il peut durer longtemps,
Mais il faut pour cela ne pas cesser d’y croire,
Car la magie s’envole dès que l’on perd espoir
je ne connais pas l'auteur???????
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie
SENSATION
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.
ARTHUR RIMBAUD
[b]
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Pour que l'amour ne s'étiole ni ne se fane, il n'y a pas de secret : il faut reconquérir l'autre chaque jour.
Merci pour ces poèmes, jolies Dames.
Merci pour ces poèmes, jolies Dames.
Invité- Invité
le rendez-vous
- Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Le rendez-vous
Il m'attend ! Je ne sais quelle mélancolie
Au trouble de l'amour se mêle en cet instant ;
Mon coeur s'est arrêté sous ma main affaiblie ;
L'heure sonne au hameau ; je l'écoute... et pourtant
Il m'attend !
Il m'attend ! D'où vient donc que dans ma chevelure
Je ne puis enlacer les fleurs qu'il aime tant ?
J'ai commencé deux fois sans finir ma parure,
Je n'ai pas regardé le miroir... et pourtant
Il m'attend !
Il m'attend ! Le bonheur recèle-t-il des larmes ?
Que faut-il inventer pour le rendre content ?
Mes bouquets, mes aveux, ont-ils perdu leurs charmes ?
Il est triste, il soupire, il se tait... et pourtant
Il m'attend !
Il m'attend ! Au retour serai-je plus heureuse ?
Quelle crainte s'élève en mon sein palpitant ?
Ah ! Dût-il me trouver moins tendre que peureuse,
Ah ! Dussé-je en pleurer, viens, ma mère... et pourtant
Il m'attend !
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
poèsie
[b]
LES OISEAUX DÉGUISÉS
Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l'eau
Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix
Ses secrets partout qu'il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé
Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l'ai quitté
Et les teintes d'aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d'une nuit d'été
Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s'étonne
Celui qui ne sait plus prier
LOUIS ARAGON
LES OISEAUX DÉGUISÉS
Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l'eau
Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix
Ses secrets partout qu'il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé
Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l'ai quitté
Et les teintes d'aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d'une nuit d'été
Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s'étonne
Celui qui ne sait plus prier
LOUIS ARAGON
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
merci Marie jolie poésie qui nous rappelle que la vie continue malgré tout
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
crois-moi
Crois-moi
Marceline DESBORDES-VALMORE
Recueil : "Poésies inédites"
Marceline DESBORDES-VALMORE
Recueil : "Poésies inédites"
Si ta vie obscure et charmée
Coule à l’ombre de quelques fleurs,
Ame orageuse mais calmée
Dans ce rêve pur et sans pleurs,
Sur les biens que le ciel te donne,
Crois-moi :
Pour que le sort te les pardonne,
Tais-toi !
Mais si l’amour d’une main sûre
T’a frappée à ne plus guérir,
Si tu languis de ta blessure
Jusqu’à souhaiter d’en mourir,
Devant tous, et devant toi-même,
Crois-moi :
Par un effort doux et suprême,
Tais-toi !
Vois-tu ! Les profondes paroles
Qui sortent d’un vrai désespoir
N’entrent pas aux âmes frivoles
Si cruelles sans le savoir !
Ne dis qu’à Dieu ce qu’il faut dire,
Crois-moi :
Et couvrant ta mort d’un sourire,
Tais-toi !
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
saisir l'instant
Saisir l’instant
Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
Esther Granek
Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
Esther Granek
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
poèsie
[b]trés beau poème, merci MANON, bonne journée!!!!!!!!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie
[b]voici ce poèmes qui me plait beaucoup
ÂMES, MODES
Tu ne serais pas une femme
si tu ne savais pas si bien
te faire et te refaire une âme,
une âme neuve avec un rien.
À ce jeu ta science est telle
que, chaque fois que je te vois
tu fais semblant d’être nouvelle,
Et j’y suis pris toutes les fois.
… (Toi et Moi)
PAUL GERALDY
ÂMES, MODES
Tu ne serais pas une femme
si tu ne savais pas si bien
te faire et te refaire une âme,
une âme neuve avec un rien.
À ce jeu ta science est telle
que, chaque fois que je te vois
tu fais semblant d’être nouvelle,
Et j’y suis pris toutes les fois.
… (Toi et Moi)
PAUL GERALDY
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
très joli merci Marie
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
Re: poèsie du net
Bonsoir, MARIE......
À ce jeu ta science est telle
que, chaque fois que je te vois
tu fais semblant d’être nouvelle,
Et j’y suis pris toutes les fois.
Oui, l'Amie........ Superbe.......
C'est rare que je vienne sur cette rubrique.... j'y reviendrai a l'occase....pour cette fois ci, c'est un coup de chance, puisque je suis tombé sur Toi.....
999 999 999 999 999
raminagrobis- Date d'inscription : 16/01/2010
Nombre de messages : 6091
coucou
[b]merci RAMINA j'aime la poèsie mais peu y sont sensibles alors je passe de temps a autres, je suis contente que cela te plaise j'ai des auteurs préférés que je mettrais , bonne journée et merci d'etre passé, bisous!!!!!!!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
J'ai adoré "Il m'attend", et aussi j'aime beaucoup Aragon. Les textes du poète chantés par Jean Ferrat : on atteint au sublime.
Invité- Invité
pèsie
CIGALE a écrit:J'ai adoré "Il m'attend", et aussi j'aime beaucoup Aragon. Les textes du poète chantés par Jean Ferrat : on atteint au sublime.
pour vous cigale ce joli poème de LOUIS ARAGON
Nous dormirons ensemble
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensembles
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
sans l'oublier
- Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Sans l'oublier
Sans l'oublier, on peut fuir ce qu'on aime.
On peut bannir son nom de ses discours,
Et, de l'absence implorant le secours,
Se dérober à ce maître suprême,
Sans l'oublier !
Sans l'oublier, j'ai vu l'eau, dans sa course,
Porter au loin la vie à d'autres fleurs ;
Fuyant alors le gazon sans couleurs,
J'imitai l'eau fuyant loin de la source,
Sans l'oublier !
Sans oublier une voix triste et tendre,
Oh ! que de jours j'ai vus naître et finir !
Je la redoute encor dans l'avenir :
C'est une voix que l'on cesse d'entendre,
Sans l'oublier !
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
poèsie
[b]merci trés beau et trés vrai bisous!!!!!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie
[b]meme si nous sommes peu nobreux a aimer la poèsie, je me fais un plaisir de vous mettre de temps a autre un poème que j'aime !!!!!!!!!!!!!!!!
Albert SAMAIN (1858-1900)
Devant la mer, un soir ...
Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions... toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au coeur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.
Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.
Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !
Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer...
... Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton coeur d’une autre mer,
Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.
Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon coeur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi...
C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.
Albert SAMAIN (1858-1900)
Devant la mer, un soir ...
Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions... toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au coeur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.
Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.
Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !
Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer...
... Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton coeur d’une autre mer,
Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.
Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon coeur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi...
C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
marie a écrit:[b]meme si nous sommes peu nombreux a aimer la poèsie, je me fais un plaisir de vous mettre de temps a autre un poème que j'aime !!!!!!!!!!!!!!!!
Albert SAMAIN (1858-1900)
Devant la mer, un soir ...
Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions... toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au coeur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.
Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.
Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !
Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer...
... Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton coeur d’une autre mer,
Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.
Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon coeur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi...
C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
quel beau poême c'est de l'émotion à l'étât pur merci Matie
moi aussi j'aime les beaux poêmes des mots qui touchent et font plaisir à lire
moi aussi j'aime les beaux poêmes des mots qui touchent et font plaisir à lire
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
la pluie
- Émile VERHAEREN (1855-1916)
La pluie
Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.
Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.
Au long des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie.
Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;
Le soir approche, avec ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.
La longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Forment des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et mornes,
Sur leur butte, comme des cornes
Clochers et chapelles voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.
La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Eternelle et torpide !
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
Re: poèsie du net
Très beau poème sur la pluie, Manon.
Je n'aime pas la pluie, même si elle est vitale.
Tout est triste sous la pluie.
Annick- Age : 2
Date d'inscription : 08/05/2008
Nombre de messages : 72159
Re: poèsie du net
Qui mieux qu'un homme du Nord pourrait mieux chanter la pluie ? C'est très beau, chère Manon.
Chère Annick, je me dois de vous contredire : tout n'est pas triste sous la pluie. Ainsi, j'ai des souvenirs de déluges où, bien à l'abri dans ma voiture, les vitres brouillées de pluie et de la buée pour compléter l'effet, où on pouvait caligner tranquillou avec ma belle sans se faire repérer...Jusqu'à la fin de l'averse. Et si ma femme se demande comment vous l'avez su, ne me trahissez pas....;)
Chère Annick, je me dois de vous contredire : tout n'est pas triste sous la pluie. Ainsi, j'ai des souvenirs de déluges où, bien à l'abri dans ma voiture, les vitres brouillées de pluie et de la buée pour compléter l'effet, où on pouvait caligner tranquillou avec ma belle sans se faire repérer...Jusqu'à la fin de l'averse. Et si ma femme se demande comment vous l'avez su, ne me trahissez pas....;)
Invité- Invité
Re: poèsie du net
Bien sûr Gardian !
Dans ses conditions là, je comprends mieux. ;)
Annick- Age : 2
Date d'inscription : 08/05/2008
Nombre de messages : 72159
Re: poèsie du net
Gardian voila la solution
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
rayons d'octobre poésie du net par Marie
RAYONS D'OCTOBRE
Octobre glorieux sourit à la nature.
On dirait que l'été ranime les buissons.
Un vent frais, que l'odeur des bois fanés sature,
Sur l'herbe et sur les eaux fait courir ses frissons.
Le nuage a semé les horizons moroses,
De ses flocons d'argent. Sur la marge des prés,
Les derniers fruits d'automne, aux reflets verts et roses,
Reluisent à travers les rameaux diaprés.
Forêt verte qui passe aux tons chauds de l'orange ;
Ruisseaux où tremble un ciel pareil au ciel vernal ;
Monts aux gradins baignés d'une lumière étrange.
Quel tableau ! quel brillant paysage automnal !
À mi-côte, là-bas, la ferme ensoleillée,
Avec son toit pointu festonné de houblons,
Paraît toute rieuse et comme émerveillée
De ses éteules roux et de ses chaumes blonds.
Aux rayons dont sa vue oblique est éblouie,
L'aïeul sur le perron familier vient s'asseoir :
D'un regain de chaleur sa chair est réjouie,
Dans l'hiver du vieillard, il fait moins froid, moins noir.
Calme et doux, soupirant vers un lointain automne,
Il boit la vie avec l'air des champs et des bois,
Et cet étincelant renouveau qui l'étonne
Lui souffle au coeur l'amour des tendres autrefois.
De ses pieds délicats pressant l'escarpolette,
Un jeune enfant s'enivre au bercement rythmé,
Semblable en gentillesse à la fleur violette
Que l'arbuste balance au tiède vent de mai.
Près d'un vieux pont de bois écroulé sur la berge,
Une troupe enfantine au rire pur et clair,
Guette, sur les galets qu'un flot dormant submerge,
La sarcelle stridente et preste qui fend l'air.
Vers les puits dont la mousse a verdi la margelle,
Les lavandières vont avec les moissonneurs ;
Sous ce firmament pâle éclate de plus belle
Le charme printanier des couples ricaneurs.
Et tandis que bruit leur babillage tendre,
On les voit déroulant la chaîne de métal
Des treuils mouillés, descendre et monter et descendre
La seille d'où ruisselle une onde de cristal.
Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931)
Octobre glorieux sourit à la nature.
On dirait que l'été ranime les buissons.
Un vent frais, que l'odeur des bois fanés sature,
Sur l'herbe et sur les eaux fait courir ses frissons.
Le nuage a semé les horizons moroses,
De ses flocons d'argent. Sur la marge des prés,
Les derniers fruits d'automne, aux reflets verts et roses,
Reluisent à travers les rameaux diaprés.
Forêt verte qui passe aux tons chauds de l'orange ;
Ruisseaux où tremble un ciel pareil au ciel vernal ;
Monts aux gradins baignés d'une lumière étrange.
Quel tableau ! quel brillant paysage automnal !
À mi-côte, là-bas, la ferme ensoleillée,
Avec son toit pointu festonné de houblons,
Paraît toute rieuse et comme émerveillée
De ses éteules roux et de ses chaumes blonds.
Aux rayons dont sa vue oblique est éblouie,
L'aïeul sur le perron familier vient s'asseoir :
D'un regain de chaleur sa chair est réjouie,
Dans l'hiver du vieillard, il fait moins froid, moins noir.
Calme et doux, soupirant vers un lointain automne,
Il boit la vie avec l'air des champs et des bois,
Et cet étincelant renouveau qui l'étonne
Lui souffle au coeur l'amour des tendres autrefois.
De ses pieds délicats pressant l'escarpolette,
Un jeune enfant s'enivre au bercement rythmé,
Semblable en gentillesse à la fleur violette
Que l'arbuste balance au tiède vent de mai.
Près d'un vieux pont de bois écroulé sur la berge,
Une troupe enfantine au rire pur et clair,
Guette, sur les galets qu'un flot dormant submerge,
La sarcelle stridente et preste qui fend l'air.
Vers les puits dont la mousse a verdi la margelle,
Les lavandières vont avec les moissonneurs ;
Sous ce firmament pâle éclate de plus belle
Le charme printanier des couples ricaneurs.
Et tandis que bruit leur babillage tendre,
On les voit déroulant la chaîne de métal
Des treuils mouillés, descendre et monter et descendre
La seille d'où ruisselle une onde de cristal.
Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931)
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
Re: poèsie du net
j'ai rectifié mais ??? car je me suis trompé pardonnez- moi j'avais mal placé ma poésie
manon- Date d'inscription : 16/05/2012
Nombre de messages : 10020
Re: poèsie du net
Ne t'inquiète pas, Manon, je vais raccrocher au fil déjà ouvert.
Annick- Age : 2
Date d'inscription : 08/05/2008
Nombre de messages : 72159
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