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poèsie du net
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Re: poèsie du net
Je suis comme la licorne
En extase devant la jeune fille
Dont elle ne détache pas ses regards.
Elle éprouve un si doux malaise
Qu'elle tombe sans connaissance en son giron.
Alors on la met à mort par traîtrise.
De même Amour et ma dame
M'ont blessé à mort, en vérité :
Ils ont mon coeur et je ne puis le reprendre.
Dame, quand je fus devant vous
Et que je vous vis pour la première fois,
Mon coeur tressaillit tant
Qu'il vous resta à mon départ.
Je fus alors emmené sans demande de rançon,
Captif dans la douce prison
Dont les piliers sont faits de désir,
Les portes de beaux regards
Et les anneaux de bon espoir.
Amour a la clé de la prison
Et il y a placé trois portiers.
Le premier s'appelle Beau Semblant
Et Amour a fait de Beauté leur maîtresse.
Il a mis Danger devant la porte,
Un vilain, affreux, traître, dégoûtant,
Un gueux, un scélérat.
Ces trois-là sont rusés et hardis,
Ils se saisissent vite d'un homme.
Thibault de ChampagneEn extase devant la jeune fille
Dont elle ne détache pas ses regards.
Elle éprouve un si doux malaise
Qu'elle tombe sans connaissance en son giron.
Alors on la met à mort par traîtrise.
De même Amour et ma dame
M'ont blessé à mort, en vérité :
Ils ont mon coeur et je ne puis le reprendre.
Dame, quand je fus devant vous
Et que je vous vis pour la première fois,
Mon coeur tressaillit tant
Qu'il vous resta à mon départ.
Je fus alors emmené sans demande de rançon,
Captif dans la douce prison
Dont les piliers sont faits de désir,
Les portes de beaux regards
Et les anneaux de bon espoir.
Amour a la clé de la prison
Et il y a placé trois portiers.
Le premier s'appelle Beau Semblant
Et Amour a fait de Beauté leur maîtresse.
Il a mis Danger devant la porte,
Un vilain, affreux, traître, dégoûtant,
Un gueux, un scélérat.
Ces trois-là sont rusés et hardis,
Ils se saisissent vite d'un homme.
Invité- Invité
poèsie
merci CAMPANULE et gros bisous !!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
coucou les Filles, un petit poème très court et qui s'enfuit déjà ...
Petites Nouveautés
Petites nouveautés
Sans ambiguïtés
Et sans importances
Sans méfaits sur la santé
un homme chante
une femme danse
un oiseau vole
un chien avance
Et l'eau coule sous les ponts
Quand soudain…
Le Silence.
©Thierry François
Petites Nouveautés
Petites nouveautés
Sans ambiguïtés
Et sans importances
Sans méfaits sur la santé
un homme chante
une femme danse
un oiseau vole
un chien avance
Et l'eau coule sous les ponts
Quand soudain…
Le Silence.
©Thierry François
barkhane- Date d'inscription : 31/08/2009
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poèsie du net
- Albert SAMAIN (1858-1900)
Chanson d'été
Le soleil brûlant
Les fleurs qu'en allant
Tu cueilles,
Viens fuir son ardeur
Sous la profondeur
Des feuilles.
Cherchons les sentiers
A demi frayés
Où flotte,
Comme dans la mer,
Un demi-jour vert
De grotte.
Des halliers touffus
Un soupir confus
S'éléve
Si doux qu'on dirait
Que c'est la forêt
Qui rêve...
Chante doucement ;
Dans mon coeur d'amant
J'adore
Entendre ta voix
Au calme du bois
Sonore.
L'oiseau, d'un élan,
Courbe, en s'envolant,
La branche
Sous l'ombrage obscur
La source au flot pur
S'épanche.
Viens t'asseoir au bord
Où les boutons d'or
Foisonnent...
Le vent sur les eaux
Heurte les roseaux
Qui sonnent.
Et demeure ainsi
Toute au doux souci
De plaire,
Une rose aux dents,
Et ton pied nu dans
L'eau claire.
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Etranges étrangers, Prévert récité par Prévert
étranges étrangers
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays loin
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manœuvres désœuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d’une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille boîte à cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd’hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous en mourez.
Jacques PRÉVERT Grand bal du printemps
(La Guilde du Livre,1951 ; Éditions Gallimard,1976 )
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays loin
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manœuvres désœuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d’une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille boîte à cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd’hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous en mourez.
Jacques PRÉVERT Grand bal du printemps
(La Guilde du Livre,1951 ; Éditions Gallimard,1976 )
barkhane- Date d'inscription : 31/08/2009
Nombre de messages : 2893
POESIE
merci barkhane, j'aime beaucoup bonne journée !!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
bonne journée à toi aussi Marie
barkhane- Date d'inscription : 31/08/2009
Nombre de messages : 2893
Re: poèsie du net
Très beau poème Barkhane, je ne connaissais pas et pourtant j'aime beaucoup Prévert et on peut dire que ce poème n'a pas pris une ride
Invité- Invité
poèsie du net
La vie est un songe
Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence,
Ce qu'on donne à sagesse est conduit par le sort,
L'on monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans jamais rencontrer l'état de consistance.
Que veiller et dormir ont peu de différence,
Grand maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort
En nommant le sommeil l'image de la mort,
La vie et le sommeil ont plus de ressemblance.
Comme on rêve en son lit, rêver en la maison,
Espérer sans succès, et craindre sans raison,
Passer et repasser d'une à une autre envie,
Travailler avec peine et travailler sans fruit,
Le dirai-je, mortels, qu'est-ce que cette vie ?
C'est un songe qui dure un peu plus qu'une nuit.
Auteur:Jacques Vallée DES BARREAUX
Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence,
Ce qu'on donne à sagesse est conduit par le sort,
L'on monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans jamais rencontrer l'état de consistance.
Que veiller et dormir ont peu de différence,
Grand maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort
En nommant le sommeil l'image de la mort,
La vie et le sommeil ont plus de ressemblance.
Comme on rêve en son lit, rêver en la maison,
Espérer sans succès, et craindre sans raison,
Passer et repasser d'une à une autre envie,
Travailler avec peine et travailler sans fruit,
Le dirai-je, mortels, qu'est-ce que cette vie ?
C'est un songe qui dure un peu plus qu'une nuit.
Auteur:Jacques Vallée DES BARREAUX
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
- Albert SAMAIN (1858-1900)
Destins
O femme, chair tragique, exquisement amère,
Femme, notre mépris sublime et notre Dieu,
O monstre de douceur, et cavale de feu,
Qui galopes plus vite encor que la Chimère.
Femme, qui nous attends dans l'ombre au coin du bois,
Quand, chevaliers d'avril, en nos armures neuves
Nous allons vers la vie, et descendons les fleuves
En bateaux pavoisés, le rameau vert aux doigts.
L'oriflamme Espérance aux fraîcheurs matinales
Ondule, et nous ouvrons dans le matin sacré
Nos yeux brillants encor de n'avoir pas pleuré,
Nos yeux promis un jour à tes fêtes fatales.
Aux mirages de l'art, aux froissements du fer,
Le sang rouge à torrents en nous se précipite,
Et notre âme se gonfle, et s'élance, et palpite
Vers l'infini, comme aux approches de la mer !
Toi, debout au miroir et dominant la vie,
Tu peignes tes cheveux splendides lentement,
Et, pour nous voir passer, tu tournes un moment
Tes yeux d'enfant féroce, à qui tout fait envie.
Fleur chaude, fleur de chair balançant ton poison,
Tu te souris, tordant ta nudité hautaine,
Et déjà les parfums de ta robe lointaine
Nagent comme une haleine ardente à l'horizon,
A l'horizon d'espoir et de rêves sublimes,
D'obstacles à franchir d'un orgueil irrité,
Et de sommets divins, où se cabre, indompté,
Le grand cheval ailé, qui hennit aux abÎmes !
Ah! tu la connais bien, sphynx avide et moqueur,
Cette folle aux yeux d'or qu'à vingt ans l'on épouse,
La Gloire, femme aussi... Lève-toi donc, jalouse,
Debout, et plante-nous ta frénésie au coeur !
Rampe au long des buissons, darde tes yeux de flamme.
Un regard, et déjà la chair folle s'émeut ;
Un sourire, et l'alcool de nos sens a pris feu ;
Un baiser, et tes dents ont mordu dans notre âme !
A Toi, va, maintenant les sublimes, les fous,
Tous ceux qui s'en allaient aux fêtes inconnues.
Archanges déplumés, précipités des nues,
Oh ! comme les voilà rampants à tes genoux !
Tout leur coeur altéré râle vers ta peau rose,
D'où rayonne un désir électrique et brutal.
L'horizon lumineux sombre en un soir fatal,
Et voici s'effondrer la grande apothéose...
Toi cependant, trônant aux ténèbres du lit,
Tu berces leur vieux rêve éteint dans ta chair sourde,
Et tu caches le monde à leur paupière lourde
Avec tes longs cheveux de langueur et d'oubli.
Ta chair est leur soleil ; tes pieds nus sont leur gloire ;
Et ton sein tiède est une mer aux vagues d'or,
Où leur coeur de tendresse et d'infini s'endort
Sous tes yeux, où s'allume une sombre victoire.
Pour toi seule, à jamais, à jamais, sans remords,
Chante leur sang brûlé par le feu de ta bouche,
Et, souriant du haut de ton orgueil farouche,
Tu refermes sur eux, douce enfin à leur mort,
Tes bras, tes bras profonds et doux
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marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Allégeance Dans les rues de la ville, il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima. Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir, puis, léger, l'éconduit. Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma liberté est son trésor ! Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, Ma solitude se creuse. Dans les rues de la ville, il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima Et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas ! René Char |
barkhane- Date d'inscription : 31/08/2009
Nombre de messages : 2893
poèsie du net
L’écureuil et la feuille
Un écureuil, sur la bruyère,
Se lave avec de la lumière.
Une feuille morte descend,
Doucement portée par le vent.
Et le vent balance la feuille
Juste au-dessus de l’écureuil ;
Le vent attend, pour la poser
Légèrement sur la bruyère,
Que l’écureuil soit remonté
Sur le chêne de la clairière
Où il aime à se balancer
Comme une feuille de lumière.
Maurice CARÊME (1899-1978)
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Bonsoir et merci Marie
Couleurs d’Automne
Arbres remplis de fruits qu’en cette saison la nature
Nous donne généreusement !
Gaieté dans les vignes où les raisins bien mûrs
Sont cueillis en chantant.
Premiers brouillards et champignons cachés des bois
Nonnettes voilées, bolets bais...
Sous les noyers les enfants cherchent les dernières noix
Que le vent fait tomber.
Dans un grand champ un percheron retourne la terre
En fumant des nasaux
Pendant qu’une volée d’oiseaux se battent à l’arrière
Pour quelques vermisseaux !
De temps à autre, des aboiements cassent le silence
Mêlés de coups de feu ...
Cache-toi petite biche des chasseurs sans clémence,
Si tu veux vivre heureuse,
Dans les sous-bois colorés et les arbres chargés
D’or, de feu et d’argent.
Tes amis les cerfs se battent comme des enragés,
Pour toi, jeune et charmante !
Pourtant chaque soir le soleil rétrécit sa course
En voyageur pressé.
Et chaque nuit : la Petit’ Ours se colle à la Grand’ Ours
Sans jamais renoncer !
Premiers cheveux blancs qu’on voit dans un miroir
Dès l’automne de l’âge,
Derniers vols d’hirondelles qui sentent venir le froid
Et partent vers les plages...
C’est la rentrée, les marrons sont tombés ; les feuilles
Voltigent au vent du Nord
L’enfant tout joyeux saute, les poursuit et les cueille
En sortant de l’école,
Et des plus belles couleurs, il s’en remplit les mains,
Puis les porte à sa mère,
Qui pour ne pas décevoir, garde précieusement :
Ce trésor éphémère
(Jean-Claude Brinette)
Couleurs d’Automne
Arbres remplis de fruits qu’en cette saison la nature
Nous donne généreusement !
Gaieté dans les vignes où les raisins bien mûrs
Sont cueillis en chantant.
Premiers brouillards et champignons cachés des bois
Nonnettes voilées, bolets bais...
Sous les noyers les enfants cherchent les dernières noix
Que le vent fait tomber.
Dans un grand champ un percheron retourne la terre
En fumant des nasaux
Pendant qu’une volée d’oiseaux se battent à l’arrière
Pour quelques vermisseaux !
De temps à autre, des aboiements cassent le silence
Mêlés de coups de feu ...
Cache-toi petite biche des chasseurs sans clémence,
Si tu veux vivre heureuse,
Dans les sous-bois colorés et les arbres chargés
D’or, de feu et d’argent.
Tes amis les cerfs se battent comme des enragés,
Pour toi, jeune et charmante !
Pourtant chaque soir le soleil rétrécit sa course
En voyageur pressé.
Et chaque nuit : la Petit’ Ours se colle à la Grand’ Ours
Sans jamais renoncer !
Premiers cheveux blancs qu’on voit dans un miroir
Dès l’automne de l’âge,
Derniers vols d’hirondelles qui sentent venir le froid
Et partent vers les plages...
C’est la rentrée, les marrons sont tombés ; les feuilles
Voltigent au vent du Nord
L’enfant tout joyeux saute, les poursuit et les cueille
En sortant de l’école,
Et des plus belles couleurs, il s’en remplit les mains,
Puis les porte à sa mère,
Qui pour ne pas décevoir, garde précieusement :
Ce trésor éphémère
(Jean-Claude Brinette)
Invité- Invité
poèsie
merci campanule trés belle poèsie, gros bisous !!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
- Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
Chant d'automne
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux !
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
J'ai trempé mon doigt dans la confiture
J'ai trempé mon doigt dans la confiture
Turelure
Ça sentait les abeilles,
Ça sentait les groseilles,
Ça sentait le soleil.
J'ai trempé mon doigt dans la confiture
Puis je l'ai sucé
Comme on suce les joues de bonne Grand-maman
Qui n'a plus mal aux dents
Et qui parle aux fées...
Puis je l'ai sucé
Sucé
Mais tellement sucé
Que je l'ai avalé.
René de Obaldia
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
il est mignon ce poème Marie, merci
Le temps des cerises
Jean-Baptiste Clément
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur...
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreille !
Cerises d'amour aux robes pareilles,
Tombant sur la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !
Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour,
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai point sans souffrir un jour...
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi vos peines d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne pourra jamais fermer ma douleur...
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.
Jean-Baptiste Clément
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur...
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreille !
Cerises d'amour aux robes pareilles,
Tombant sur la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !
Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour,
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai point sans souffrir un jour...
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi vos peines d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne pourra jamais fermer ma douleur...
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.
Invité- Invité
poèsie du net
Le Voyage
Extrait Des Fleurs Du Mal.
Par Charles Baudelaire
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom
Extrait Des Fleurs Du Mal.
Par Charles Baudelaire
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
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Re: poèsie du net
Campanule merci, très belle poésie
Nokomis- Date d'inscription : 25/02/2010
Nombre de messages : 213
Re: poèsie du net
Merci Marie et Mortisia
Adieu l'étang et toutes mes colombes
Dans leurs tours qui mirent gentiment
Leur soyeux plumage au col blanc qui bombe
Adieu l'étang.
Adieu maison et ses toitures bleues
Où tant d'amis, dans toutes les saisons,
Pour nous revoir avait fait quelques lieues,
Adieu maison.
Adieu lambris ! maintes portes vitrées.
Sur le parquet miroir si bien verni
Des barreaux blancs et des couleurs diaprées
Adieu lambris !
Adieu vergers, les caveaux et planches
Et sur l'étang notre beau voilier
Notre servante avec sa coiffe blanche
Adieu vergers.
Adieu mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne ! adieu arbres chéris !
C'est vous qui êtes ma capitale
Et non Paris.
Max JACOB ( 1876/1944 )
Adieu l'étang et toutes mes colombes
Dans leurs tours qui mirent gentiment
Leur soyeux plumage au col blanc qui bombe
Adieu l'étang.
Adieu maison et ses toitures bleues
Où tant d'amis, dans toutes les saisons,
Pour nous revoir avait fait quelques lieues,
Adieu maison.
Adieu lambris ! maintes portes vitrées.
Sur le parquet miroir si bien verni
Des barreaux blancs et des couleurs diaprées
Adieu lambris !
Adieu vergers, les caveaux et planches
Et sur l'étang notre beau voilier
Notre servante avec sa coiffe blanche
Adieu vergers.
Adieu mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne ! adieu arbres chéris !
C'est vous qui êtes ma capitale
Et non Paris.
Max JACOB ( 1876/1944 )
Invité- Invité
poèsie du net
ANTOINE POL
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil.
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil.
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Très beau poème, Marie, Merci.
rosine- Age : 71
Date d'inscription : 02/10/2009
Nombre de messages : 8096
Re: poèsie du net
encore merci pour toute cette belle poésie
Nokomis- Date d'inscription : 25/02/2010
Nombre de messages : 213
poèsie du net
j'adore ce poème de victor hugo en mémoire de sa fille morte noyée avec son mari
DEMAIN DÈS L'AUBE
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai - Vois-tu, je sais que tu m'attends -
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne -
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
(Les Contemplations)
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai - Vois-tu, je sais que tu m'attends -
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne -
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
(Les Contemplations)
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
C'est un très beau poème, merci Marie
Hélène
Que tu es belle maintenant que tu n'es plus
La poussière de la mort t'a déshabillée même de l'âme
Que tu es convoitée depuis que nous avons disparu
Les ondes les ondes remplissent le coeur du désert
La plus pale des femmes
Il fait beau sur les crêtes d'eau de cette terre
Du paysage mort de faim
Qui borde la ville d'hier des malentendus
Il fait beau sur les cirques verts inattendus
Transformés en églises
Il fait beau sur le plateau désastreux nu et retourné
Parce que tu es si morte
Répandant des soleils par les traces de tes yeux
Et les ombres des grands arbres enracinés
Dans la terrible Chevelure celle qui me faisait délirer
Pierre Jean Jouve
Hélène
Que tu es belle maintenant que tu n'es plus
La poussière de la mort t'a déshabillée même de l'âme
Que tu es convoitée depuis que nous avons disparu
Les ondes les ondes remplissent le coeur du désert
La plus pale des femmes
Il fait beau sur les crêtes d'eau de cette terre
Du paysage mort de faim
Qui borde la ville d'hier des malentendus
Il fait beau sur les cirques verts inattendus
Transformés en églises
Il fait beau sur le plateau désastreux nu et retourné
Parce que tu es si morte
Répandant des soleils par les traces de tes yeux
Et les ombres des grands arbres enracinés
Dans la terrible Chevelure celle qui me faisait délirer
Pierre Jean Jouve
Invité- Invité
Re: poèsie du net
Ici que de très belles poésies
Voila pourquoi je me sens petit...
Il en est tant que je connais
Et d'autres trouvés moins parfaits
Jan
Voila pourquoi je me sens petit...
Il en est tant que je connais
Et d'autres trouvés moins parfaits
Jan
j.r.garou- Date d'inscription : 16/05/2008
Nombre de messages : 3715
le bel automne est revenu
bonjour et bon dimanche
Le bel automne est revenu
À pas menus, menus,
Le bel automne est revenu
Dans le brouillard, sans qu’on s’en doute,
Il est venu par la grand’route
Habillé d’or et de carmin.
Et tout le long de son chemin,
Le vent bondit, les pommes roulent,
Il pleut des noix, les feuilles croulent.
Ne l’avez-vous pas reconnu ?
Le bel automne est revenu.
Raymond RICHARD
Le bel automne est revenu
À pas menus, menus,
Le bel automne est revenu
Dans le brouillard, sans qu’on s’en doute,
Il est venu par la grand’route
Habillé d’or et de carmin.
Et tout le long de son chemin,
Le vent bondit, les pommes roulent,
Il pleut des noix, les feuilles croulent.
Ne l’avez-vous pas reconnu ?
Le bel automne est revenu.
Raymond RICHARD
barkhane- Date d'inscription : 31/08/2009
Nombre de messages : 2893
Re: poèsie du net
Nevermore
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
Faisait voler la grive à travers l'air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant
" Quel fut ton plus beau jour? " fit sa voix d'or vivant,
Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.
- Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées !
Et qu'il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
Paul Verlaine
Invité- Invité
poèsie du net
LA NEIGE
La neige nous met en rêve
Sur de vastes plaines,
Sans traces ni couleur.
Veille mon cœur,
La neige nous met en selle
Sur des coursiers d’écume.
Sonne l’enfance couronnée,
La neige nous sacre en haute-mer,
Plein songe,
Toute voile dehors.
La neige nous met en magie.
Blancheur étale.
Plumes gonflées
Où perce l’œil de cet oiseau.
Mon cœur ;
Trait de feu sous des palmes de gel
Fille de sang qui m’émerveille.
ANNE HEBERT
lapoesiequejaime
La neige nous met en rêve
Sur de vastes plaines,
Sans traces ni couleur.
Veille mon cœur,
La neige nous met en selle
Sur des coursiers d’écume.
Sonne l’enfance couronnée,
La neige nous sacre en haute-mer,
Plein songe,
Toute voile dehors.
La neige nous met en magie.
Blancheur étale.
Plumes gonflées
Où perce l’œil de cet oiseau.
Mon cœur ;
Trait de feu sous des palmes de gel
Fille de sang qui m’émerveille.
ANNE HEBERT
lapoesiequejaime
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
Papillons roux
Deux petits papillons roux
tourbillonnent, tourbillonnent
Deux petits papillons roux
tourbillonnent dans l’air doux
et tombe la feuille d’automne.
Louis CODET (1876-1914
Deux petits papillons roux
tourbillonnent, tourbillonnent
Deux petits papillons roux
tourbillonnent dans l’air doux
et tombe la feuille d’automne.
Louis CODET (1876-1914
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Coucou Marie
Enfance
Au jardin des cyprès je filais en rêvant,
Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent
Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées
Jusqu'au bassin mourant que pleurent les saulaies
Je marchais à pas lents, m'arrêtant aux jasmins,
Me grisant du parfum des lys, tendant les mains
Vers les iris fées gardés par les grenouilles.
Et pour moi les cyprès n'étaient que des quenouilles,
Et mon jardin, un monde où je vivais exprès
Pour y filer un jour les éternels cyprès.
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Au jardin des cyprès je filais en rêvant,
Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent
Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées
Jusqu'au bassin mourant que pleurent les saulaies
Je marchais à pas lents, m'arrêtant aux jasmins,
Me grisant du parfum des lys, tendant les mains
Vers les iris fées gardés par les grenouilles.
Et pour moi les cyprès n'étaient que des quenouilles,
Et mon jardin, un monde où je vivais exprès
Pour y filer un jour les éternels cyprès.
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Invité- Invité
poèsie
merci campanule j'aime beaucoup gros bisous et bonne journée!!!!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
ça pleure aussi un poète, bonjour Marie
- Spoiler:
http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/TikYXZXL
Invité- Invité
réponse
merci CAMPANULE bonne journée et gros bisous!!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie
LE DORMEUR DU VAL
C'est un trou de verdure, où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert ou la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine.
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
ARTHUR RIMBAUD
C'est un trou de verdure, où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert ou la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine.
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
ARTHUR RIMBAUD
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
J'aime beaucoup Rimbaud et ce poème en particulier, merci Marie
L'Automne
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil ;
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil.
Déjà la Nymphe qui s'étonne,
Blanche de la nuque à l'orteil,
Rit aux chants ivres de soleil
Que le gai vendangeur entonne.
Sois le bienvenu, rouge Automne.
Théodore de BANVILLESois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil ;
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil.
Déjà la Nymphe qui s'étonne,
Blanche de la nuque à l'orteil,
Rit aux chants ivres de soleil
Que le gai vendangeur entonne.
Sois le bienvenu, rouge Automne.
Invité- Invité
poèsie du net
TRISTESSE DE LUNE
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,
Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive
Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.
CHARLES BAUDELAIRE
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,
Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive
Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.
CHARLES BAUDELAIRE
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
poèsie du net
Bonjour mon cœur Bonjour mon cœur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche
Que j'aie vers toi le cœur plus dur que roche
De t'avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déesse.
Recueil : Second livre des amours
PIERRE DE RONSARD
Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche
Que j'aie vers toi le cœur plus dur que roche
De t'avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déesse.
Recueil : Second livre des amours
PIERRE DE RONSARD
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Merci Marie
L'heure exquise
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée ...
Ô bien-aimée.
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure ...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise ...
C'est l'heure exquise.VERLAINE
L'heure exquise
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée ...
Ô bien-aimée.
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure ...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise ...
C'est l'heure exquise.
Invité- Invité
poèsie
trés joli CAMPANULE,j'aime beaucoup VERLAINE, bonne journée et gros bisous!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
Bonjour Marie
Colloque sentimental
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?
- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.
- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Verlaine
Colloque sentimental
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?
- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.
- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Verlaine
Invité- Invité
poèsie du net
La neige qui fond,
l'étang dans son petit lit qui boit le soleil,
la scie-ronde qui chante chez le voisin,
la corneille qui est revenue,
une hache, un tas de bois à bûcher,
la moutonne qui a eu ses petits,
la semence qu'on sort des greniers,
les premiers pissenlits sur les buttes,
l'odeur de l'érable . . .
S'il n'y a pas de ces matins-là au paradis,
ça va jaser du côté des habitants
FLELIX LECLERC
l'étang dans son petit lit qui boit le soleil,
la scie-ronde qui chante chez le voisin,
la corneille qui est revenue,
une hache, un tas de bois à bûcher,
la moutonne qui a eu ses petits,
la semence qu'on sort des greniers,
les premiers pissenlits sur les buttes,
l'odeur de l'érable . . .
S'il n'y a pas de ces matins-là au paradis,
ça va jaser du côté des habitants
FLELIX LECLERC
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
Re: poèsie du net
C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
A l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits,
Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir díun coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.
Au dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué :
C'était le Père Noël je le savais.
Ses coursiers volaient comme s'ils avaient des ailes.
Et lui chantait, afin de les encourager :
" Allez Tornade !, Allez Danseur ! Allez , Furie et Fringuant !
En avant Comète et Cupidon ! Allez Eclair et Tonnerre !
Tout droit vers ce porche, tout droit vers ce mur !
Au galop au galop mes amis ! au triple galop ! "
Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent,
Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles ,
Les coursiers s'envolèrent, jusqu'au dessus de ma tête,
Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.
Peu après j'entendis résonner sur le toit
Le piétinement fougueux de leurs petits sabots.
Une fois la fenêtre refermée, je me retournais,
Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.
Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet,
Etaient un peu salis par la cendre et la suie.
Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets,
Lui donnait l'air d'un bien curieux marchand.
Il avait des joues roses, des fossettes charmantes,
Un nez comme une cerise et des yeux pétillants,
Une petite bouche qui souriait tout le temps,
Et une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé.
De sa pipe allumée coincée entre ses dents,
Montaient en tourbillons des volutes de fumée.
Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rond
Sautait quand il riait, comme un petit ballon.
Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin,
Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.
Mais d'un clin d'oeil et d'un signe de la tête,
Il me fit comprendre que je ne risquais rien.
Puis sans dire un mot, car il était pressé,
Se hâta de remplir les bas, jusqu'au dernier,
Et me salua d'un doigt posé sur l'aile du nez,
Avant de disparaître dans la cheminée.
Je l'entendis ensuite siffler son bel équipage.
Ensemble ils s'envolèrent comme une plume au vent.
Avant de disparaître le Père Noël cria :
" Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit "
Clément Moore
Invité- Invité
poèsie
merci CAMPANULE, gros bisous!!!!!
marie- Date d'inscription : 17/05/2008
Nombre de messages : 10192
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