le cirque du soleil

Invité Lun 13 Aoû 2012 - 8:51

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Le numéro de bungee fait frémir les spectateurs sujets au vertige. Photo Philippe Bruchot

Un nom mythique, une vingtaine de spectacles qui tournent à travers le nom, et une organisation titanesque et sans faille.

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Rien n’est laissé au hasard, au Cirque du Soleil, mais tout est
prévu, anticipé, cadré. Forcément, la maison compte environ 1 300
artistes, et presque le double d’employés : il faut bien que la machine
soit huilée pour ne pas entacher ce nom qui fait rêver tout autour de la
planète. Le siège social est à Montréal, et comme l’explique Amélie
Hamel, québécoise elle aussi, « chaque artiste, une fois recruté, passe
deux mois en formation au siège pour devenir pluridisciplinaire ».
Ainsi, repéré pour son talent de trapéziste ou ses contorsions
extraordinaire, l’artiste devra apprendre à chanter, à jouer la comédie,
à se maquiller lui-même — il faut voir le spectacle pour prendre
conscience du travail que cela représente… —, à avoir de la présence sur
scène…
Un tout petit monde

Puis vient le spectacle.
Chacun d’entre eux est un petit monde à lui tout seul. Saltimbanco, par
exemple, témoigne de la longévité et de la qualité du show, puisqu’il
est l’un des tout premiers à avoir été créé, en 1992, et qu’il tourne
encore avec succès. Dans le royaume Saltimbanco, rois et reines sont
artistes, au nombre de 52 (de 20 nationalités différentes), et 7
musiciens assurent le son ; leurs conseillers sont près de 100, qui
recensent tout à la fois : techniciens, costumières, coach sportif,
physiothérapeute, cuisiniers, directeur artistique, chorégraphe,
personnels administratifs divers, dont le poste clé d’Amélie, attachée
de presse… et attachée à Saltimbanco depuis deux ans.
Ce tout
petit monde est en tournée toute l’année. Qui rêve de faire le tour du
monde trouvera là le bonheur assuré : « Chaque semaine, une nouvelle
ville ou un nouveau pays. Au bout de dix semaines, on a deux semaines de
repos, et on reprend la tournée », explique Amélie. Là par exemple, le
Cirque du Soleil était à Bordeaux la semaine dernière, et est « arrivé à
Dijon lundi, en avion. Ça nous a permis de profiter de la ville, de
faire un peu de tourisme et d’être bien reposés ». Dimanche soir,
direction l’Italie, puis repos.
Tout en double

Une fois
arrivé, le Cirque prend ses aises, gare ses 15 semi-remorques qui
contiennent 500 caissons sur roues, recélant les trésors de la troupe : 3
500 costumes, des centaines de chapeaux, de masques en cuir, des
milliers de chaussures tout cuir, sans oublier les accessoires,
l’ensemble extrêmement coloré, fait main, sur mesure pour s’adapter
parfaitement à chaque morphologie, et en double, afin d’être toujours
prêt en cas de déchirement subit.
La couleur, c’est aussi la
marque de fabrique du spectacle : des couleurs qui claquent, qui
vivifient, qui rendent les numéros encore plus impressionnants. Fuschia,
vert émeraude, jaune canari, bleu électrique chatoient sur scène et
dans les airs.
L’équipe prend possession des lieux : les
techniciens, aidés de main-d’œuvre locale, montent la scène et
l’arrière-scène en six à huit heures. Des panneaux fléchés sont placés
partout pour indiquer où se trouve la cuisine, les costumes, les loges,
et même le cabinet du physiothérapeute ou de massage (car dans chaque
ville, on fait appel à des masseurs locaux).
L’idée, c’est évidemment « de recréer la même ambiance tout autour du monde, des repères pour toute l’équipe » commente Amélie.
Un emploi du temps serré

Le
rythme, sur place, est quasi immuable quand la première représentation a
lieu le soir : à midi, les entraînements, échauffements et répétitions
commencent jusqu’à 17 heures environ, puis les musiciens prennent le
relais, et tout est prêt pour 20 heures.
Pendant que les artistes
déploient leur talent, sollicitent leur musculature, défient la
pesanteur et se corrigent mutuellement, les costumières-couturières sont
à l’œuvre. Petites mains invisibles, ce sont elles qui réparent,
adaptent, recousent inlassablement, veillent au bon entretien des
chaussures en cuir qu’elles repeignent régulièrement aux couleurs de
l’arc-en-ciel, recensent costumes de jeu et leurs doubles. A leurs côtés
se trouvent les caisses de maquillage : pas de Saltimbanco sans visage
grimé, chaque artiste est donc un très gros consommateur de fards.
Le
soir, tout est prêt. L’arrière-scène frémit d’activité, tous les écrans
de télé sont allumés qui permettent de voir la scène, derniers
étirements, dernières vérifications des costumes. Le matériel, lui, a
déjà été vérifié maintes et maintes fois. Le show peut commencer, pour
près de deux heures trente. Les réactions du public « sont très
différentes d’un continent à l’autre, c’est ce qui est formidable avec
Saltimbanco. Les gens ne réagissent pas du tout de la même manière en
Europe et en Asie, on dirait presque deux spectacles différents »
remarque Amélie.
Dimanche soir, ce petit royaume sera démonté en
trois ou quatre heures. Lundi matin, seuls les spectateurs sauront que
le Cirque du Soleil est passé par Dijon.