Elle fut ma "Leïla"...

[j.r.garou]

Ispahan, joli nom, une histoire de roses
Nous l’avions lu à deux, et nous étions troublés
Pour moi tu fus Leïla, déjà par toi charmé
Après ton grand départ c’est devenu névrose

Nous étions entourés de beaucoup d’orangers
Je les trouvais plus beaux et j’ai aimé les roses
Près de la plantation la rivière coulait
Assis sur la berge nous faisions une pose

Le calme était immense et l’on s’y recueillait
Notre amour débutait on parlait d’autre chose
Mais les yeux dans les yeux bien que ce soit secret !
J’osais prendre ta main, tu en devenais rose …

En ces Pays lointains où nous rêvions d’aller
De nous, tous ignorés que l’esprit recompose
Mais sans les barrières que la vie nous impose
Et qu’un Destin cruel puisse nous séparer

Dans ce beau ciel d’été et son air parfumé
En ces instants divins que ma mémoire enclose
Me restent ton image qui m’avait transcendé
Ce souvenir radieux fait que mon cœur implose

Jan




Le poème de Lecomte de Lisle que nous avions lu à deux :

"Les roses d'Ispahan
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.

Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux quel'oiseau qui chante au bord du nid de mousse.

Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l'oranger
Et l'eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !

O Leïlah ! depuis que de leur vol léger
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce,
Il n'est plus de parfum dans le pâle oranger,
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.

L'oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse,
Ne chante plus parmi la rose et l'oranger ;
L'eau vive des jardins n'a plus de chanson douce,
L'aube ne dore plus le ciel pur et léger.

Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger,
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse !"

[Pétronille]

J'aime beaucoup tes poèmes, tu as un vrai don pour écrire des choses très subtiles et les rendre presque palpables, bravo l'artiste

[Annick]

Deux beaux poèmes, Jan, qui te ramènent vers un temps lointain mais jamais oublié.
Ma curiosité m'a poussée à regarder quelques vues d' Ispahan, c'est une très jolie ville.

[manany]

tres joli jan les souvenirs reste bises jan

[j.r.garou]

Merci Pétronille,
Avec l'âge se cristallisent des images remontées du lointain passé
Ainsi sommes nous tous faits... et vu mon 'grand âge' !


Merci Annick,
Oui, Leconte de Lisle était un très grand poète. Tous ces poèmes, plus encore "les poèmes barbares"
sont faites d'images éblouissantes... mon poème précédant les roses d'Ispahan n'a qu'un mérite :
une réalité jamais oubliée avec des images de là bas : orangeraie, rivière du Hamiz, etc...


Merci Manany,
J'aurais voulu une image qui s'accorde à mon poème, mais vu le grand froid (! ) je ne voulais pas
t'ennuyer avec la composition précise qui eut pu s'accorder aux images évoquées...

Jan

[Invité]

Bravo et merci Jan, c'est un très beau poème et même si ces souvenirs sont lointains, il reste encré dans ta mémoire à jamais.
Merci ami poète

[j.r.garou]

Bon dimanche Amie Campanule,
merci pour tes lectures et ton amitié
Bisous
Jan

[rosine]

Très beaux poèmes tous les deux. J'aime beaucoup d'ailleurs tout ce que tu écrit.

[j.r.garou]

Bonjour Rosine,
Merci de ta fidélité et surtout de ton indulgence.
Tu sais je suis un nain comparé à ce géant de la poésie
que fut leconte de Lisle... Mais les sentiments, eux, sont
bien les mêmes !
Bises amicales
Jan

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