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Destins
4 participants
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Destins
La voilà maintenant cette pimpante gare,
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
... à suivre si vous le voulez bien
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Moi,je veux bien, la suite m'intéresse, au vu de ce que je viens de lire....
Bravo, Pichoto Fado....
Bravo, Pichoto Fado....
Invité- Invité
Destins, suite 2
GARDIAN a écrit:Moi,je veux bien, la suite m'intéresse, au vu de ce que je viens de lire....
Bravo, Pichoto Fado....
Bonjour Maistre ...
C'est une saga familiale qui rappellera des bribes de ce que nous contèrent nos parents et grands-parents.. un grand bond dans l'histoire..
Suite 2
Les bras articulés du Monstre de fer noir
se figèrent alors, dans l’épaisse fumée
Et disparut aussi, avec son encensoir,
Le vieux curé priant comme à l’accoutumée.
En rang les écoliers chantaient à pleine voix,
Un chant glorifiant la première venue,
Du progrès tant promis et, dans un porte-voix,
Le maire déclamait les mots de bienvenue.
La fanfare ajoutait à la cacophonie :
roulements de tambour et cuivres éclatants
Et, pour tous les tympans, la pauvre symphonie
Se transforma alors en sons déconcertants.
Le train et ses wagons s’ébranlèrent soudain,
Laissant les yeux rougis par des jets d’escarbilles,
Tout les curieux pensant que c’était du dédain,
Apprirent qu’un retard ne serait plus broutilles.
se figèrent alors, dans l’épaisse fumée
Et disparut aussi, avec son encensoir,
Le vieux curé priant comme à l’accoutumée.
En rang les écoliers chantaient à pleine voix,
Un chant glorifiant la première venue,
Du progrès tant promis et, dans un porte-voix,
Le maire déclamait les mots de bienvenue.
La fanfare ajoutait à la cacophonie :
roulements de tambour et cuivres éclatants
Et, pour tous les tympans, la pauvre symphonie
Se transforma alors en sons déconcertants.
Le train et ses wagons s’ébranlèrent soudain,
Laissant les yeux rougis par des jets d’escarbilles,
Tout les curieux pensant que c’était du dédain,
Apprirent qu’un retard ne serait plus broutilles.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
destins suite 3
Suite trois
Joséphine et Michel, sans proférer de plainte,
chaque an de leur amour accueillaient un enfant,
Mais à présent cela n’était plus infâmant,.
Comme ils avaient dû fuir, quand elle fut enceinte.
Fille-mère en ces temps, c’était presqu’à coup sûr
La fugue ou l’avorteur, afin que n’éclabousse
l’opprobre scandaleux, qui montait un haut mur,
Condamnant les amants, sans la moindre rescousse.
Avec leur Léonie, Ils étaient revenus
Conformément unis par liens du mariage,
Après avoir vécu sans être soutenus,
Très loin de leurs parents et de leur vieux village.
L’honneur étant lavé, Michel se vit offrir,
Malgré que fin lettré, des emplois un peu ternes,
Qu’il tint un certain temps, sans même trop souffrir,
Alors qu’il les savait pour lui trop subalternes.
Joséphine et Michel, sans proférer de plainte,
chaque an de leur amour accueillaient un enfant,
Mais à présent cela n’était plus infâmant,.
Comme ils avaient dû fuir, quand elle fut enceinte.
Fille-mère en ces temps, c’était presqu’à coup sûr
La fugue ou l’avorteur, afin que n’éclabousse
l’opprobre scandaleux, qui montait un haut mur,
Condamnant les amants, sans la moindre rescousse.
Avec leur Léonie, Ils étaient revenus
Conformément unis par liens du mariage,
Après avoir vécu sans être soutenus,
Très loin de leurs parents et de leur vieux village.
L’honneur étant lavé, Michel se vit offrir,
Malgré que fin lettré, des emplois un peu ternes,
Qu’il tint un certain temps, sans même trop souffrir,
Alors qu’il les savait pour lui trop subalternes.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Destins suite 4
Suite 4
Honorine bientôt vint rejoindre sa sœur ;
Plus moyen de penser à des choses futiles
Car Marcelle suivit puis, en envahisseur,
Auguste bouscula tous leurs jeux infantiles.
Joséphine domptait cette progéniture
Qui, nombreuse au foyer, se voyait allouer
de partager à cinq, chambres et nourriture,
en l’exigu logis où l’on ne peut jouer.
Ce qui n’empêcha pas que, sans une logique,
Naisse une Mélany, sans place et sans couffin,
Car l’espace étant pris, de façon archaïque
On la coucha des mois à même le pétrin.
Michel avait gravi, mais sans forfanterie,
Les échelons ardus et on l’avait promu
Au secrétariat général de mairie
Et, quand on le fêta il en fut tout ému.
Honorine bientôt vint rejoindre sa sœur ;
Plus moyen de penser à des choses futiles
Car Marcelle suivit puis, en envahisseur,
Auguste bouscula tous leurs jeux infantiles.
Joséphine domptait cette progéniture
Qui, nombreuse au foyer, se voyait allouer
de partager à cinq, chambres et nourriture,
en l’exigu logis où l’on ne peut jouer.
Ce qui n’empêcha pas que, sans une logique,
Naisse une Mélany, sans place et sans couffin,
Car l’espace étant pris, de façon archaïque
On la coucha des mois à même le pétrin.
Michel avait gravi, mais sans forfanterie,
Les échelons ardus et on l’avait promu
Au secrétariat général de mairie
Et, quand on le fêta il en fut tout ému.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Destins suite 5
Suite 5
Dans le bénévolat il donnait de son temps,
Comme son père, aussi, contre tout incendie
Et avait avec lui, combattu très longtemps,
Jusqu'au jour où le vent usa de perfidie.
Michel se souvenait des collines en feu
Et des pommes de pin, pareilles à des bombes
Propageant les foyers malgré le coupe-feu
Que les hommes avaient dégagé jusqu’aux combes
Antoine était gaillard, bâtisseur de fontaine,
Levé tôt le matin, car sourcier reconnu,
Il avait inculqué à Michel cette graine,
D’un pouvoir ancestral, parfois trop méconnu.
Hélas, les éléments dominent la matière,
Le mistral apporta la désolation,
Sur le sol saccagé, sans craindre de frontière
Et pour « le vieux Toineau » ce fut l’immolation
Dans le bénévolat il donnait de son temps,
Comme son père, aussi, contre tout incendie
Et avait avec lui, combattu très longtemps,
Jusqu'au jour où le vent usa de perfidie.
Michel se souvenait des collines en feu
Et des pommes de pin, pareilles à des bombes
Propageant les foyers malgré le coupe-feu
Que les hommes avaient dégagé jusqu’aux combes
Antoine était gaillard, bâtisseur de fontaine,
Levé tôt le matin, car sourcier reconnu,
Il avait inculqué à Michel cette graine,
D’un pouvoir ancestral, parfois trop méconnu.
Hélas, les éléments dominent la matière,
Le mistral apporta la désolation,
Sur le sol saccagé, sans craindre de frontière
Et pour « le vieux Toineau » ce fut l’immolation
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Titefée, je n'ai pas vu ce topic, je suis désolée, je vais prendre le temps de te lire
Invité- Invité
Re: Destins
Je suis avec un réel plaisir cette saga familiale en vers, chato, et comme aurait dit Mistral "es de grand goust "! Je me régale.
Invité- Invité
Re: Destins
Permets moi chère Elyse d'admirer ton talent...
Toute cette saga familiale et champêtre avec
moult empêchements et difficultés, mis en vers
parfaits : Que de temps passé à l'ausculter en toi
et le traduire...
Jan
Toute cette saga familiale et champêtre avec
moult empêchements et difficultés, mis en vers
parfaits : Que de temps passé à l'ausculter en toi
et le traduire...
Jan
j.r.garou- Date d'inscription : 16/05/2008
Nombre de messages : 3715
Re: Destins
Campanule a écrit:Titefée, je n'ai pas vu ce topic, je suis désolée, je vais prendre le temps de te lire
nE SOIS pas désolée chère Campanule, car tu auras tout le temps de t'y habituer car j'ai écris aujourd'hui le 26 e épisode..
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
GARDIAN a écrit:Je suis avec un réel plaisir cette saga familiale en vers, chato, et comme aurait dit Mistral "es de grand goust "! Je me régale.
Merci à vous Maistre. Des souvenirs communs reviennent à nos mémoires...
je continue donc
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
j.r.garou a écrit:Permets moi chère Elyse d'admirer ton talent...
Toute cette saga familiale et champêtre avec
moult empêchements et difficultés, mis en vers
parfaits : Que de temps passé à l'ausculter en toi
et le traduire...
Jan
Merci Jan.. Une toute autre époque que la nôtre mais qui revit encore dans le creux de mes vers dictés par la mémoire des récits de mémé Joséphine et de ses filles.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Destins suite 6
Suite 6
On n’enterra de lui qu’un corps réduit en cendre,
Dans le tombeau tout blanc, par lui-même bâti.
Une semaine après on ne put se méprendre,
La France allait entrer dans la plus grande nuit.
Dans le moindre hameau et au mur des mairies,
On cloua, noir sur blanc, la mobilisation.
Le peuple paysan, à travers les prairies,
Rejoignit les cités, voir la proclamation.
Joséphine en pleurant, enfants pendus aux basques
Accompagna Michel, jusqu’au parc Saint Vérans
Où se distribuaient, les fusils et les casques
Aux hommes qui partaient comme des conquérants.
Un geste de la main, ravalant leur douleur,
Les femmes, maintenant, ne pouvaient reconnaître
Dans la foule, portant à leur arme une fleur,
L’être qui, brusquement, venait de disparaître.
On n’enterra de lui qu’un corps réduit en cendre,
Dans le tombeau tout blanc, par lui-même bâti.
Une semaine après on ne put se méprendre,
La France allait entrer dans la plus grande nuit.
Dans le moindre hameau et au mur des mairies,
On cloua, noir sur blanc, la mobilisation.
Le peuple paysan, à travers les prairies,
Rejoignit les cités, voir la proclamation.
Joséphine en pleurant, enfants pendus aux basques
Accompagna Michel, jusqu’au parc Saint Vérans
Où se distribuaient, les fusils et les casques
Aux hommes qui partaient comme des conquérants.
Un geste de la main, ravalant leur douleur,
Les femmes, maintenant, ne pouvaient reconnaître
Dans la foule, portant à leur arme une fleur,
L’être qui, brusquement, venait de disparaître.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Coume vau, soùr de moun pais ?
J'ai suivi le conseil de moun gardian (une femme doit obéir à son mari) et j'ai lu. C'est vraiment très beau, quand on connaît les petits coins de chez nous, on entre de plain-pied dans l'histoire, on y participe. Poutoun per lièu, ma bello !
J'ai suivi le conseil de moun gardian (une femme doit obéir à son mari) et j'ai lu. C'est vraiment très beau, quand on connaît les petits coins de chez nous, on entre de plain-pied dans l'histoire, on y participe. Poutoun per lièu, ma bello !
Invité- Invité
Re: Destins
Coucou
je repasserais pour la suite.........
je repasserais pour la suite.........
Z06- Admin
- Age : 74
Date d'inscription : 07/05/2008
Nombre de messages : 46571
Re: Destins
Merci à vous tous les amis, qui portaient dans les veines la graine de cette époque...
bisous à tous...
je continue pour faire plaisir.
bisous à tous...
je continue pour faire plaisir.
Suite 7
la mobilisation avait surpris les hommes
A leurs travaux des champs et en pleines moissons,
Mais plus d’un espéra revenir de la Somme,
Pour chauffer, cet hiver, au feu ses vieux chaussons.
Malgré quelques élus, considérant ineptes
Ces voix qui acceptaient de tirer le canon,
le patriotisme trouva beaucoup d’adeptes,
pour défendre le sol comme un seul compagnon.
L’enthousiasme était vrai, car on pouvait le voir
Lors du rassemblement des hommes dans les gares,
Tant ils pensaient vraiment, qu’en faisant leur devoir,
Ils seraient les vainqueurs de ces peuples barbares.
La France disposait de près de huit cent mille
Soldats, tous appelés sous la loi des trois ans
Et c’est vers le quinze août que dans toute famille
L’on a pu recenser les nouveaux combattants.
la mobilisation avait surpris les hommes
A leurs travaux des champs et en pleines moissons,
Mais plus d’un espéra revenir de la Somme,
Pour chauffer, cet hiver, au feu ses vieux chaussons.
Malgré quelques élus, considérant ineptes
Ces voix qui acceptaient de tirer le canon,
le patriotisme trouva beaucoup d’adeptes,
pour défendre le sol comme un seul compagnon.
L’enthousiasme était vrai, car on pouvait le voir
Lors du rassemblement des hommes dans les gares,
Tant ils pensaient vraiment, qu’en faisant leur devoir,
Ils seraient les vainqueurs de ces peuples barbares.
La France disposait de près de huit cent mille
Soldats, tous appelés sous la loi des trois ans
Et c’est vers le quinze août que dans toute famille
L’on a pu recenser les nouveaux combattants.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
re
je n'etais pas encore passée là Titefée ,
c'est tres beau , tes mots parlent a nos mémoires ,
merci !
c'est tres beau , tes mots parlent a nos mémoires ,
merci !
magali84- Date d'inscription : 10/12/2009
Nombre de messages : 3086
Destins suite 8
Heureuse Magali que tes pas t'aient menée jusqu'à là...
Je continue donc
Suite 8
Dans le même dortoir, avec un charretier
Avalant au goulot et d’une main qui tremble,
Michel, Pierre et Edgard, tous copains du quartier
De la rue Sou-barri, atterrirent ensemble.
La bouteille passa bien sûr de bouche en bouche ;
C’était un très vieux marc arrachant les gosiers,
Mettant nos trois conscrits en travers de leur couche,
Fins saouls et très bruyants et d’alcool rassasiés.
De leur lit les tira un caporal furieux,
Qui leur remit alors la liste de cantine,
Où ils iraient chercher, sans être trop curieux,
L’uniforme prévu et ce qu’on leur destine.
ils arborèrent tous, selon la tradition,
La tenue bien connue au pantalon garance,
Portée en soixante-dix dans la coalition,
Pour que les tirs amis ne fassent pas gourance
Je continue donc
Suite 8
Dans le même dortoir, avec un charretier
Avalant au goulot et d’une main qui tremble,
Michel, Pierre et Edgard, tous copains du quartier
De la rue Sou-barri, atterrirent ensemble.
La bouteille passa bien sûr de bouche en bouche ;
C’était un très vieux marc arrachant les gosiers,
Mettant nos trois conscrits en travers de leur couche,
Fins saouls et très bruyants et d’alcool rassasiés.
De leur lit les tira un caporal furieux,
Qui leur remit alors la liste de cantine,
Où ils iraient chercher, sans être trop curieux,
L’uniforme prévu et ce qu’on leur destine.
ils arborèrent tous, selon la tradition,
La tenue bien connue au pantalon garance,
Portée en soixante-dix dans la coalition,
Pour que les tirs amis ne fassent pas gourance
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Destins suite 9
Suite 9
Michel fut affecté au corps d’infanterie,
Qui s’appuyait alors sur les tirs du canon
De soixante quinze, et ce fut la boucherie
Car les hommes étaient plus clairs qu’un lanternon.
Il se passa un an pour enfin revêtir
L’uniforme tout neuf, teint de bleu horizon,
Pour rejoindre le front où tous durent partir
Pour le pays d’Argonne, avec leur garnison.
Il écrivait des mots sur tout ce qu’il vivait,
Mais les lettres étaient lues par la censure.
Quand elles arrivaient, Joséphine n’avait
Qu’un feuillet tout biffé par une noircissure.
Elle tuait les jours à chercher son fagot
Pour allumer le feu qui crépitait dans l’âtre
Et ramenait aussi dans un petit cageot
Pissenlit et cresson au gout un peu saumâtre
Michel fut affecté au corps d’infanterie,
Qui s’appuyait alors sur les tirs du canon
De soixante quinze, et ce fut la boucherie
Car les hommes étaient plus clairs qu’un lanternon.
Il se passa un an pour enfin revêtir
L’uniforme tout neuf, teint de bleu horizon,
Pour rejoindre le front où tous durent partir
Pour le pays d’Argonne, avec leur garnison.
Il écrivait des mots sur tout ce qu’il vivait,
Mais les lettres étaient lues par la censure.
Quand elles arrivaient, Joséphine n’avait
Qu’un feuillet tout biffé par une noircissure.
Elle tuait les jours à chercher son fagot
Pour allumer le feu qui crépitait dans l’âtre
Et ramenait aussi dans un petit cageot
Pissenlit et cresson au gout un peu saumâtre
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Arme toi de patience j'en ai écrit 25 chapitres avant de mettre le mot fin
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Suite 10
Les filles au foyer n’étaient pas sans rien faire ;
Léonie partait tôt et ceci tous les jours,
Jusqu’à Juan-les pins pour un maigre salaire,
Cousant en atelier pour riches d’alentours.
Honorine exerçait celui de lavandière,
En portant ses ballots et quelque soit le temps
Pour nettoyer le linge à l’eau de la rivière
Et le sécher au pré pour son blanchissement
Mélanie l’assistait en surveillant la braise
Qui brûlait sous le tub de cendres recouvert
Lorsqu’au printemps venu, on coulait à son aise
La lessive de draps des lits à découvert
Elles lavaient aussi, les effets de la troupe
Qui était cantonnée au bois de saint Véran
En juchant sur leur tête, sur un coussin d’étoupe,
Les paquets enfermés dans un tissu safran.
Marcelle les suivait parfois jusqu’à la route
Car elle allait cueillir, tous les printemps venus,
Les fraises dans les champs du quartier des Soulte,
Pour quelques sous troués, aux profits bien menus.
Mais les filles aidaient les dames patronnesses
A tricoter des bas, et rouler très serrées
Longues bandes Velpeau et aussi des compresses
Qui partiraient au front dans des boites carrées.
Les filles au foyer n’étaient pas sans rien faire ;
Léonie partait tôt et ceci tous les jours,
Jusqu’à Juan-les pins pour un maigre salaire,
Cousant en atelier pour riches d’alentours.
Honorine exerçait celui de lavandière,
En portant ses ballots et quelque soit le temps
Pour nettoyer le linge à l’eau de la rivière
Et le sécher au pré pour son blanchissement
Mélanie l’assistait en surveillant la braise
Qui brûlait sous le tub de cendres recouvert
Lorsqu’au printemps venu, on coulait à son aise
La lessive de draps des lits à découvert
Elles lavaient aussi, les effets de la troupe
Qui était cantonnée au bois de saint Véran
En juchant sur leur tête, sur un coussin d’étoupe,
Les paquets enfermés dans un tissu safran.
Marcelle les suivait parfois jusqu’à la route
Car elle allait cueillir, tous les printemps venus,
Les fraises dans les champs du quartier des Soulte,
Pour quelques sous troués, aux profits bien menus.
Mais les filles aidaient les dames patronnesses
A tricoter des bas, et rouler très serrées
Longues bandes Velpeau et aussi des compresses
Qui partiraient au front dans des boites carrées.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Toutes ces choses connues, lues, mais avec quel talent
elles nous sont contées : Mémé Joséphine avait tout
emmagasiné, Elyse tu as su le faire partager...
Jan
elles nous sont contées : Mémé Joséphine avait tout
emmagasiné, Elyse tu as su le faire partager...
Jan
j.r.garou- Date d'inscription : 16/05/2008
Nombre de messages : 3715
destins suite 11
j.r.garou a écrit:Toutes ces choses connues, lues, mais avec quel talent
elles nous sont contées : Mémé Joséphine avait tout
emmagasiné, Elyse tu as su le faire partager...
Jan
Tu ne sais pas mais Mémé Joséphine a été mieux qu'une mère pour moi .. je me répète, mais elle vit encore en moi ... en ayant mis le mot fin à la saga que tu lis en ce moment, j'ai commencé celle de Joséphine et j'en ai déjà écrit deux épisodes...
bisous..
en attendant je continue celle-la.
Suite 11
Trois heures du matin, à l’aube du onze août
Les hommes ont posé, bardas, fusils, gamelle
Ils ont bu et fumé et quelques uns sont saouls
Et d’autres sur les quais, y battent la semelle
Michel ne connait pas où il va atterrir
On a parlé de Metz, c’est loin de sa Provence !
On sent l’ennemi près, et la peur de périr
Hante tous les esprits comme une connivence
La route de Verdun que maintenant ils prennent
Voit passer ces soldats, qui ont veillé la nuit
Dans la promiscuité et à présent comprennent
Que leur sort est scellé, car les beaux jours ont fuit
Sur leurs corps affamés le soleil est pénible ;
Pas le temps de s’asseoir, même pour un café !
Il faut presser le pas et rester impassible
Quand on croise un brûlé, par un autodafé
Trois heures du matin, à l’aube du onze août
Les hommes ont posé, bardas, fusils, gamelle
Ils ont bu et fumé et quelques uns sont saouls
Et d’autres sur les quais, y battent la semelle
Michel ne connait pas où il va atterrir
On a parlé de Metz, c’est loin de sa Provence !
On sent l’ennemi près, et la peur de périr
Hante tous les esprits comme une connivence
La route de Verdun que maintenant ils prennent
Voit passer ces soldats, qui ont veillé la nuit
Dans la promiscuité et à présent comprennent
Que leur sort est scellé, car les beaux jours ont fuit
Sur leurs corps affamés le soleil est pénible ;
Pas le temps de s’asseoir, même pour un café !
Il faut presser le pas et rester impassible
Quand on croise un brûlé, par un autodafé
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Toujours aussi agréable à suivre, Pichoto Fado, je me régale.
On va redescendre en Camargue dans une petite heure....J'en aurai, des choses à lire, à mon retour....
On va redescendre en Camargue dans une petite heure....J'en aurai, des choses à lire, à mon retour....
Invité- Invité
Destins, suite 12
mes pensées vous accompagnent chers amis... espérons que vous aurez du soleil.
et pour vous deux je continue encore... vous aurez de la lecture en effet, à votre retour.
et pour vous deux je continue encore... vous aurez de la lecture en effet, à votre retour.
Suite 12
.
le soir était tombé, quand le petit village
Apparût au détour d’un bois de saules gris.
La place vrombissait dans un grand cafouillage,
Car on faisait l’appel de très nombreux conscrits.
Michel et ses copains, harassés par la marche,
Sans rien dans l’estomac que l’eau de leur bidon,
Sont affectés alors à dormir sous une arche
Et le ciel étoilé pour unique édredon.
Le lendemain, fourbus, à l’aube blanchissante,
Ils iront réchauffer les mains sur leurs godets,
Où l’odeur du café s’exhale, appétissante,
Mais ne gagne pas sur les odeurs des baudets.
Le soir suivant ils sont enfin relogés
Chez un scieur de bois et passeront la nuit,
A trois dans un vrai li aux montants ouvragés,
Lavés et rasés de frais, parlant jusqu’à minuit
.
le soir était tombé, quand le petit village
Apparût au détour d’un bois de saules gris.
La place vrombissait dans un grand cafouillage,
Car on faisait l’appel de très nombreux conscrits.
Michel et ses copains, harassés par la marche,
Sans rien dans l’estomac que l’eau de leur bidon,
Sont affectés alors à dormir sous une arche
Et le ciel étoilé pour unique édredon.
Le lendemain, fourbus, à l’aube blanchissante,
Ils iront réchauffer les mains sur leurs godets,
Où l’odeur du café s’exhale, appétissante,
Mais ne gagne pas sur les odeurs des baudets.
Le soir suivant ils sont enfin relogés
Chez un scieur de bois et passeront la nuit,
A trois dans un vrai li aux montants ouvragés,
Lavés et rasés de frais, parlant jusqu’à minuit
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Suite 13
C’est Maitre Barnabé, vieux à la barbe grise,
Qui leur offrit son lit, aux draps de fils brodés
Et choisit dans la maie une longue chemise,
Pour ses hôtes d’un soir et leurs corps dénudés.
C’était un vrai Lorrain, à l’aspect un peu rude,
Qui ouvrit son bahut et aussi ses cachettes,
Pour leur manifester toute sa gratitude
Et ainsi, du vieux marc passa dans leurs musettes.
Et le seize août, hélas, ils partaient vers le nord,
Traversant un hameau où boue et puis fumier
Maculaient les chemins ; il semblait presque mort
Ou du moins déserté par le moindre fermier.
C’est Maitre Barnabé, vieux à la barbe grise,
Qui leur offrit son lit, aux draps de fils brodés
Et choisit dans la maie une longue chemise,
Pour ses hôtes d’un soir et leurs corps dénudés.
C’était un vrai Lorrain, à l’aspect un peu rude,
Qui ouvrit son bahut et aussi ses cachettes,
Pour leur manifester toute sa gratitude
Et ainsi, du vieux marc passa dans leurs musettes.
Et le seize août, hélas, ils partaient vers le nord,
Traversant un hameau où boue et puis fumier
Maculaient les chemins ; il semblait presque mort
Ou du moins déserté par le moindre fermier.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
destins suite 14
Suite 14
La guerre faisait rage à très peu de distance ;
Ils entendaient déjà au lointain le canon.
Les habitants sortaient leur offrir la pitance,
Lorsque le soir venu ils virent Longuyon.
L’ennemi était près, mais ils le contournèrent,
Marchant sans s’arrêter jusqu’au petit village
Avec, pour objectif, ce bourg où séjournèrent
Pendant de longs jours les troupes du barrage.
Pas question de rester car, l’arme à la main,
On leur distribua un paquet de cartouches,
Saucisson et tabac, un gros morceau de pain
Et la gnole au bidon, après passage aux douches
Chacun était ému, Michel, lui le premier !
Il savait maintenant qu’il lui faudrait combattre,
Sans doute au corps à corps, en valeureux guerrier,
Des hommes comme lui qui pourraient bien l’abattre.
La guerre faisait rage à très peu de distance ;
Ils entendaient déjà au lointain le canon.
Les habitants sortaient leur offrir la pitance,
Lorsque le soir venu ils virent Longuyon.
L’ennemi était près, mais ils le contournèrent,
Marchant sans s’arrêter jusqu’au petit village
Avec, pour objectif, ce bourg où séjournèrent
Pendant de longs jours les troupes du barrage.
Pas question de rester car, l’arme à la main,
On leur distribua un paquet de cartouches,
Saucisson et tabac, un gros morceau de pain
Et la gnole au bidon, après passage aux douches
Chacun était ému, Michel, lui le premier !
Il savait maintenant qu’il lui faudrait combattre,
Sans doute au corps à corps, en valeureux guerrier,
Des hommes comme lui qui pourraient bien l’abattre.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
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Destins suite 15
Suite 15
A l’aube le clairon sonna le b r a n l e -bas ;
Sac à dos et armés, ils reprennent la route
Pour aller relever, après un dur combat,
Les poilus fatigués conjurant la déroute.
Plus loin un gradé leur indique le sous-bois,
Qu’ils doivent traverser le plus rapidement
Joindre l’autre côté, cœur battant aux abois,
Prendre position sous son commandement.
Ils pénètrent courbés, écorchés par les ronces ;
Tandis que tout autour éclatent des obus,
Déchiquetant les troncs, cruels coups de semonces,
Labourant le terrain, saignant sous ces abus.
Ils n’aperçoivent rien jusqu’à cette lisière,
Qui leur fait découvrir la zone des combats.
Ces hommes enterrés, au bout de leur visière
Sont-ils des ennemis ? Impossibles débats.
A l’aube le clairon sonna le b r a n l e -bas ;
Sac à dos et armés, ils reprennent la route
Pour aller relever, après un dur combat,
Les poilus fatigués conjurant la déroute.
Plus loin un gradé leur indique le sous-bois,
Qu’ils doivent traverser le plus rapidement
Joindre l’autre côté, cœur battant aux abois,
Prendre position sous son commandement.
Ils pénètrent courbés, écorchés par les ronces ;
Tandis que tout autour éclatent des obus,
Déchiquetant les troncs, cruels coups de semonces,
Labourant le terrain, saignant sous ces abus.
Ils n’aperçoivent rien jusqu’à cette lisière,
Qui leur fait découvrir la zone des combats.
Ces hommes enterrés, au bout de leur visière
Sont-ils des ennemis ? Impossibles débats.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
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Re: Destins
Coucou
je viens de combler mon retard
j'ai
@ suivre...
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- Age : 74
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Re: Destins
Suite 16
Cachés par un buisson et une vieille souche,
Michel entend les cris de fantassins blessés,
Près de soldats tués dans la rude escarmouche,
Tous maculés de boue emplissant les fossés.
Un groupe de soldats, à peine un peu plus loin,
Baïonnette au fusil sous un feu de mitraille,
Attaque l’ennemi, obligé dans ce coin,
A être à découvert, sous les tirs de grenaille.
Pleurant dans la fumée aux remugles forts âcres,
Nos fantassins refluent en resserrant les rangs
Cachés par un muret, à l’abri des massacres,
Espérant la relève auprès de leurs mourants.
Edgard, le gai luron, l’ami de son enfance,
S’affaisse sans un mot, ses yeux visant le ciel,
Un long filet de sang provient de la béance
D’une blessure au cou qui rougit au soleil.
Cachés par un buisson et une vieille souche,
Michel entend les cris de fantassins blessés,
Près de soldats tués dans la rude escarmouche,
Tous maculés de boue emplissant les fossés.
Un groupe de soldats, à peine un peu plus loin,
Baïonnette au fusil sous un feu de mitraille,
Attaque l’ennemi, obligé dans ce coin,
A être à découvert, sous les tirs de grenaille.
Pleurant dans la fumée aux remugles forts âcres,
Nos fantassins refluent en resserrant les rangs
Cachés par un muret, à l’abri des massacres,
Espérant la relève auprès de leurs mourants.
Edgard, le gai luron, l’ami de son enfance,
S’affaisse sans un mot, ses yeux visant le ciel,
Un long filet de sang provient de la béance
D’une blessure au cou qui rougit au soleil.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
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Re: Destins
Suite de 17
Michel ferme les yeux qui regardaient le ciel,
Puis serre sur son cœur celui qui fut son frère.
Hier, Edgard pensait qu’un chef providentiel
Les sortirait des crocs de la peur carnassière !
Son corps resta deux jours dans la gangue gluante
De la tranchée ouverte où dormaient, harassés,
Les soldats modelés, dont la terre puante
De ce boyau terreux les avait cuirassés.
Au village voisin, battu par les obus,
Les hommes vont chercher une pauvre pitance.
Michel part en corvée car, dans un autobus,
Carcasse calcinée, on sert la soupe rance.
Quelques miches de pain, un kilo de noisettes,
Puis de l’eau saumâtre pour emplir ces bidons
Que Michel porte au cou, comme des amulettes,
Sont les seuls aliments, rares et pauvres dons.
Michel ferme les yeux qui regardaient le ciel,
Puis serre sur son cœur celui qui fut son frère.
Hier, Edgard pensait qu’un chef providentiel
Les sortirait des crocs de la peur carnassière !
Son corps resta deux jours dans la gangue gluante
De la tranchée ouverte où dormaient, harassés,
Les soldats modelés, dont la terre puante
De ce boyau terreux les avait cuirassés.
Au village voisin, battu par les obus,
Les hommes vont chercher une pauvre pitance.
Michel part en corvée car, dans un autobus,
Carcasse calcinée, on sert la soupe rance.
Quelques miches de pain, un kilo de noisettes,
Puis de l’eau saumâtre pour emplir ces bidons
Que Michel porte au cou, comme des amulettes,
Sont les seuls aliments, rares et pauvres dons.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
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Re: Destins
Suite 18
Michel attend que choient les premières pénombres
Aux reflets indigo de ce soir d’été chaud
Il scrute à l’horizon le mouvement des ombres
Qui campent maintenant autour d’un vieux réchaud.
Mais le front ennemi est si proche du leur
Que l’on peut percevoir parfois la cigarette
Qu’ils allument la nuit ou les cris de douleur
De leurs blessés du jour gisant sur la murette.
Tous les belligérants craignent au plus haut point
Une attaque de nuit, les prenant par surprise
Et tirent quelquefois sans un brûle-pourpoint
Dans les buissons touffus ; qu’importe la méprise !
Michel le dos courbé, en rentrant les épaules,
Franchit tout en courant casemates et fossés,
Repérant son abri, gardé par deux grands saules
Et les plaques d’acier aux flancs tout cabossés.
Michel attend que choient les premières pénombres
Aux reflets indigo de ce soir d’été chaud
Il scrute à l’horizon le mouvement des ombres
Qui campent maintenant autour d’un vieux réchaud.
Mais le front ennemi est si proche du leur
Que l’on peut percevoir parfois la cigarette
Qu’ils allument la nuit ou les cris de douleur
De leurs blessés du jour gisant sur la murette.
Tous les belligérants craignent au plus haut point
Une attaque de nuit, les prenant par surprise
Et tirent quelquefois sans un brûle-pourpoint
Dans les buissons touffus ; qu’importe la méprise !
Michel le dos courbé, en rentrant les épaules,
Franchit tout en courant casemates et fossés,
Repérant son abri, gardé par deux grands saules
Et les plaques d’acier aux flancs tout cabossés.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Merci Titefée, je continue à lire les aventures de Michel, c'est très bien écrit, merci
Invité- Invité
suite 19
Depuis trois jours au feu et des nuits sans sommeil
Les combattants trop las s’affalent dans la boue
Le jour qui point est clair, ardent sous le soleil
Mais des hommes mourront, dans la noire gadoue
Cinq heures du matin, les sens sont en alarme,
Des éclaireurs d’en face qu’ils appellent uhlans,
Soudain se sont montrés, dangereux et en arme.
Les français ont tiré en déjouant leurs plans.
suite 19
Quand Michel voit tomber l’homme au bout du fusil,
Il ressent un dégoût et pense à Joséphine,
A la mère d’Edgard, puis pleure son exil
Et le fait de tuer, comme l’on assassine.
Lui, l’homme bon et doux, l’amoureux, le poète,
Qui aime les bons vins et se frotter tout nu
Contre le corps tentant d’une femme replète,
Se sent porter le deuil de ce mort inconnu.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Suite 20
L’été chaud est passé, l’automne est à leur porte ;
Le groupe de Michel, envoyé au devant,
Investit une ferme où, flanqué d’une escorte
De vaches et chevaux, un fermier les attend.
Il leur laisse la clef de sa cave et leur dit
De se servir de ce qui leur serait utile.
Il va se mettre en route et rejoindre un lieu-dit
Car demeurer ici est bien trop inutile.
Les quatre hommes ravis, alléchés par la chance
D’avoir un repas chaud, et de pouvoir s’asseoir
Trouvent avec bonheur un gros bout de lard rance
Et des légumes frais trempant au déversoir
Ils se mettent alors à creuser le fossé
Qui les protègera des troupes de prussiens,
Dressent des madriers et puis vont enfoncer
Des pieux pour retarder la marche des vauriens.
L’été chaud est passé, l’automne est à leur porte ;
Le groupe de Michel, envoyé au devant,
Investit une ferme où, flanqué d’une escorte
De vaches et chevaux, un fermier les attend.
Il leur laisse la clef de sa cave et leur dit
De se servir de ce qui leur serait utile.
Il va se mettre en route et rejoindre un lieu-dit
Car demeurer ici est bien trop inutile.
Les quatre hommes ravis, alléchés par la chance
D’avoir un repas chaud, et de pouvoir s’asseoir
Trouvent avec bonheur un gros bout de lard rance
Et des légumes frais trempant au déversoir
Ils se mettent alors à creuser le fossé
Qui les protègera des troupes de prussiens,
Dressent des madriers et puis vont enfoncer
Des pieux pour retarder la marche des vauriens.
TITEFEE- Date d'inscription : 18/05/2008
Nombre de messages : 880
Re: Destins
Des circonstances de vie très rudes pour ces hommes très courageux.
Merci Titefée pour ce récit
Merci Titefée pour ce récit
Invité- Invité
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