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ORAGES
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ORAGES
Avec ma belle, on avait fait cet exercice de raconter les orages sur notre pays. J'espère que vous entendrez le bruit du tonnerre.
Orage sur le Ventoux
L'air est lourd, presque palpable, comme si on écartait un voile de coton...Quand nous sommes partis, avec le Papet, il faisait déjà irrespirable et même en montant les sentiers du Géant du Vaucluse ça n'arrange rien. Les cigales sont comme folles, l'herbe craque, chauffée à blanc, avec un bruit de barbes de maïs trop sèches. Le ciel habituellement bleu semble devenir presque blanc. L'atmosphère pèse, oppresse, je ne sais trop ce qui se passe. J'ai essayé de demander au Papet mais..."Tèiso te ! Abriva !" Me dépêcher...Pas si simple. Mais inutile de discuter, je trottine à côté de lui, il a pris ma main et il me tire coume Moussu Seguin soun cabro. Maintenant les cigales se sont tues, on n'entend plus que le silence...Le Papet envoie son chapeau en arrière, scrute le ciel et prononce des mots que je ne comprends pas..."IL vient"...
Qui, "IL" ? Je ne tarde pas à le savoir. Un éclair aveuglant déchire le voile du ciel devenu gris de fer. Et le bruit qui le suit n'est pas pour me rassurer. Je me jette contre le Papet, cache mon visage contre la taillole de laine, mais il me repousse et m'oblige à avancer "Abriva, miladiou !" Il court presque, nous arrivons à une espèce de niche de pierres sèches, cabane d'espère ou arrêt de bergers. Il m'y fait entrer, nous nous asseyons sur un banc de pierres, lui aussi. Le Papet redevient celui que je connais "Pardon pitchouno, mais il ne fallait pas rester dehors !" Les éclairs se succèdent, le tonnerre leur donne la réplique, la chaleur n'est pas tombée mais je tremble comme une feuille. "N'aie pas peur, ce sera un brave orage mais on est à l'abri..." Mais je ne reconnais pas sa voix, ce n'est pas celle des certitudes. Il n'a peut-être pas peur, mais il est inquiet... Soudain un bruit sourd, régulier cogne sur les pierres, sur la terre craquelée, sur les buissons trop secs. Des gouttes d'une pluie rude, chaude, dont le rythme s'accélère... Parfois un coup de vent la rabat dans la cabane et elle nous trempe le bas des jambes. Tout a disparu derrière un rideau de pluie que le vent écarte de temps à autre pour mieux le refermer sur les choses...Les éclairs succèdent aux éclairs, on dirait que l'enfer se déchaîne. C'est effrayant. Mais c'est beau aussi, d'une beauté sauvage qu'on n'explique pas. Mais qu'on ressent. Un éclair plus fort, plus blanc que les autres...La cabane semble subitement trembler de toutes ses pierres. Le Papet me serre contre lui "Boun Dièu, noun a passa de lièun !" Il semble même qu'il soit passé fort près ! Mais c'est un des derniers, les autres s'espacent de plus en plus, pour laisser place au tapotement monotone de la pluie.... Qu finit aussi par se lasser et s'éloigne lentement, goutte à goutte. C'est fini. J'ai perdu la notion du temps, je serais incapable de dire combien de temps ça a duré, nous sommes restés là. Peut-être pas bien longtemps, mais ça a semblé une éternité. On sort de la cabane, on respire un air rafraîchi qui porte encore en lui le souvenir de l'orage...Dou l'aurige prouvençau, tant dangeirous...mai tant bèu.
ORAGE DE CAMARGUE
Les orages sur notre Camargue....Ils peuvent être terribles. Parfois on les sent venir de loin. Parfois ils vous tombent dessus comme la mau-parado. Quand ils s'annoncent...On a l'impression que la chaleur va faire bouillir lis estang. Les bêtes sont comme hébétées et pourtant on les sent inquiètes, qu'elles, elles savent bien ce qui se prépare. Nos chevaux aussi le sentent, ils faut qu'ils aient une brave confiance dans leurs cavaliers parce que sinon...Les cigales et tout ce qui bruisse dans les herbes font un bruit d'enfer, que vous avez l'impression qu'elles sont devenues folles et que vous, vous n'en êtes pas loin. Et toujours cette chape brûlante qui vous pèse sur les épaules. Puis à un moment, vous n'entendez soudain plus que le silence, le ciel devient sombre comme une menace...Un vrai ciel de plomb fondu. Et puis......Une gerbe de feu, le premier éclair...Et un bruit d'enfer qui le suit.Et un autre.....Et encore...Que parfois ça fait courir la manade comme si les démons les poursuivaient et qu'il faut bien prendre garde à ce que les bêtes n'aillent pas se jeter tête baissée dans le fleuve ou dans des endroits de l'estang que c'est la mort assurée. Et dans ses moments-là, je fais une prière pour que mon ficheiroun n'attire pas la foudre. Gramaci à Dièu, ça n'est jamais arrivé**.
Mais que je perde des bêtes, oui. Et là-dessus, une pluie pas possible, qu'on ne reconnaît presque plus les endroits familiers, on voit tout comme à travers un rideau de perles liquides, ça affole les manades et nous on est encore bien content quand on n'a affaire qu'à l'eau du ciel. Parce que parfois, elle s'unit à celle du Rhône et quand le fleuve vient, ah misère de nous, lui il nous fait bien du mal. Il vient nous rappeler jusque chez nous que même si nous essayons de le contenir, de l'asservir avec des digues et nos pauvres moyens d'hommes qui se croient plus fort que la nature... La nature, c'est lui, et elle est toujours la plus forte. Les bêtes tournent li bano au giscle (les cornes au vent), elles sont toutes perdues et sans nos chevaux, qu'il n' y a pas plus courageux qu'eux, il y en bien qui se noieraient dans les eaux du fleuve-roi, d'où on dit qu'ils sont venus après avoir passé la mer. Il y a sûrement des endroits où les orages sont pires que chez nous. Mais ils nous rappellent utilement que nous ne sommes tout petits en face de la nature. Et quand ils se calment, la terre est toute fraîche, toute mouillée d'une eau qui laisse des perles à chaque brin d'herbe, on sent des odeurs de fleurs, de terre, des odeurs qu'on ne sent qu'à ce moment-là....Et dans le calme revenu, les bêtes, de la plus grande à la plus petite, reprennent leur vie, les cigales chantent que ce n'était pas encore la fin du monde cette fois-ci, même si ça y ressemblait. Peut-être que ce n'est pas vraiment comme ça, mais moi, c'est comme ça que je les ai toujours vécus, nosti chavano de Camargo...
**Le seul coup de foudre que je me suis pris, je ne m'en suis pas relevé ! ;)
Orage sur le Ventoux
L'air est lourd, presque palpable, comme si on écartait un voile de coton...Quand nous sommes partis, avec le Papet, il faisait déjà irrespirable et même en montant les sentiers du Géant du Vaucluse ça n'arrange rien. Les cigales sont comme folles, l'herbe craque, chauffée à blanc, avec un bruit de barbes de maïs trop sèches. Le ciel habituellement bleu semble devenir presque blanc. L'atmosphère pèse, oppresse, je ne sais trop ce qui se passe. J'ai essayé de demander au Papet mais..."Tèiso te ! Abriva !" Me dépêcher...Pas si simple. Mais inutile de discuter, je trottine à côté de lui, il a pris ma main et il me tire coume Moussu Seguin soun cabro. Maintenant les cigales se sont tues, on n'entend plus que le silence...Le Papet envoie son chapeau en arrière, scrute le ciel et prononce des mots que je ne comprends pas..."IL vient"...
Qui, "IL" ? Je ne tarde pas à le savoir. Un éclair aveuglant déchire le voile du ciel devenu gris de fer. Et le bruit qui le suit n'est pas pour me rassurer. Je me jette contre le Papet, cache mon visage contre la taillole de laine, mais il me repousse et m'oblige à avancer "Abriva, miladiou !" Il court presque, nous arrivons à une espèce de niche de pierres sèches, cabane d'espère ou arrêt de bergers. Il m'y fait entrer, nous nous asseyons sur un banc de pierres, lui aussi. Le Papet redevient celui que je connais "Pardon pitchouno, mais il ne fallait pas rester dehors !" Les éclairs se succèdent, le tonnerre leur donne la réplique, la chaleur n'est pas tombée mais je tremble comme une feuille. "N'aie pas peur, ce sera un brave orage mais on est à l'abri..." Mais je ne reconnais pas sa voix, ce n'est pas celle des certitudes. Il n'a peut-être pas peur, mais il est inquiet... Soudain un bruit sourd, régulier cogne sur les pierres, sur la terre craquelée, sur les buissons trop secs. Des gouttes d'une pluie rude, chaude, dont le rythme s'accélère... Parfois un coup de vent la rabat dans la cabane et elle nous trempe le bas des jambes. Tout a disparu derrière un rideau de pluie que le vent écarte de temps à autre pour mieux le refermer sur les choses...Les éclairs succèdent aux éclairs, on dirait que l'enfer se déchaîne. C'est effrayant. Mais c'est beau aussi, d'une beauté sauvage qu'on n'explique pas. Mais qu'on ressent. Un éclair plus fort, plus blanc que les autres...La cabane semble subitement trembler de toutes ses pierres. Le Papet me serre contre lui "Boun Dièu, noun a passa de lièun !" Il semble même qu'il soit passé fort près ! Mais c'est un des derniers, les autres s'espacent de plus en plus, pour laisser place au tapotement monotone de la pluie.... Qu finit aussi par se lasser et s'éloigne lentement, goutte à goutte. C'est fini. J'ai perdu la notion du temps, je serais incapable de dire combien de temps ça a duré, nous sommes restés là. Peut-être pas bien longtemps, mais ça a semblé une éternité. On sort de la cabane, on respire un air rafraîchi qui porte encore en lui le souvenir de l'orage...Dou l'aurige prouvençau, tant dangeirous...mai tant bèu.
ORAGE DE CAMARGUE
Les orages sur notre Camargue....Ils peuvent être terribles. Parfois on les sent venir de loin. Parfois ils vous tombent dessus comme la mau-parado. Quand ils s'annoncent...On a l'impression que la chaleur va faire bouillir lis estang. Les bêtes sont comme hébétées et pourtant on les sent inquiètes, qu'elles, elles savent bien ce qui se prépare. Nos chevaux aussi le sentent, ils faut qu'ils aient une brave confiance dans leurs cavaliers parce que sinon...Les cigales et tout ce qui bruisse dans les herbes font un bruit d'enfer, que vous avez l'impression qu'elles sont devenues folles et que vous, vous n'en êtes pas loin. Et toujours cette chape brûlante qui vous pèse sur les épaules. Puis à un moment, vous n'entendez soudain plus que le silence, le ciel devient sombre comme une menace...Un vrai ciel de plomb fondu. Et puis......Une gerbe de feu, le premier éclair...Et un bruit d'enfer qui le suit.Et un autre.....Et encore...Que parfois ça fait courir la manade comme si les démons les poursuivaient et qu'il faut bien prendre garde à ce que les bêtes n'aillent pas se jeter tête baissée dans le fleuve ou dans des endroits de l'estang que c'est la mort assurée. Et dans ses moments-là, je fais une prière pour que mon ficheiroun n'attire pas la foudre. Gramaci à Dièu, ça n'est jamais arrivé**.
Mais que je perde des bêtes, oui. Et là-dessus, une pluie pas possible, qu'on ne reconnaît presque plus les endroits familiers, on voit tout comme à travers un rideau de perles liquides, ça affole les manades et nous on est encore bien content quand on n'a affaire qu'à l'eau du ciel. Parce que parfois, elle s'unit à celle du Rhône et quand le fleuve vient, ah misère de nous, lui il nous fait bien du mal. Il vient nous rappeler jusque chez nous que même si nous essayons de le contenir, de l'asservir avec des digues et nos pauvres moyens d'hommes qui se croient plus fort que la nature... La nature, c'est lui, et elle est toujours la plus forte. Les bêtes tournent li bano au giscle (les cornes au vent), elles sont toutes perdues et sans nos chevaux, qu'il n' y a pas plus courageux qu'eux, il y en bien qui se noieraient dans les eaux du fleuve-roi, d'où on dit qu'ils sont venus après avoir passé la mer. Il y a sûrement des endroits où les orages sont pires que chez nous. Mais ils nous rappellent utilement que nous ne sommes tout petits en face de la nature. Et quand ils se calment, la terre est toute fraîche, toute mouillée d'une eau qui laisse des perles à chaque brin d'herbe, on sent des odeurs de fleurs, de terre, des odeurs qu'on ne sent qu'à ce moment-là....Et dans le calme revenu, les bêtes, de la plus grande à la plus petite, reprennent leur vie, les cigales chantent que ce n'était pas encore la fin du monde cette fois-ci, même si ça y ressemblait. Peut-être que ce n'est pas vraiment comme ça, mais moi, c'est comme ça que je les ai toujours vécus, nosti chavano de Camargo...
**Le seul coup de foudre que je me suis pris, je ne m'en suis pas relevé ! ;)
Dernière édition par GARDIAN le Mer 11 Aoû 2010 - 20:11, édité 2 fois
Invité- Invité
re
on s'y croirait !
c'est vrai que les orages par ici aussi peuvent etre violents !
mais le pire je croit c'est d'essuyer un orage en montagne !
lors d'une rando , pendant ma folle jeunesse , j'ai eu la peur de ma vie !
abrités dans une vielle grange a foin , garçons et filles nous n'en menions pas large !
c'est vrai que les orages par ici aussi peuvent etre violents !
mais le pire je croit c'est d'essuyer un orage en montagne !
lors d'une rando , pendant ma folle jeunesse , j'ai eu la peur de ma vie !
abrités dans une vielle grange a foin , garçons et filles nous n'en menions pas large !
magali84- Date d'inscription : 10/12/2009
Nombre de messages : 3086
Re: ORAGES
Belle description sur les orages de chez vous, Gardian.
C'est vrai que les pauvres bêtes sont totalement affollées quand ces éléments se déchainent.
Pour ma part, les orages me pétrifient et les éclairs m'électrisent.
Je m'enferme toujours lorsque l'orage éclate, et si possible dans une pièce sans fenêtre, bien souvent c'est une salle d'eau ou les toilettes.
Et je n'en bouge plus tant que ce n'est pas terminé.
Annick- Age : 2
Date d'inscription : 08/05/2008
Nombre de messages : 72159
Re: ORAGES
Bonsoir Gardian, j'ai connu l'an dernier les orages dans le Var, j'avoue que je n'en menais pas large dans le mobil home
Merci pour le partage, c'est très intéressant
Je n'aime pas l'orage et dans mon village, je connais trois maisons où la foudre est tombée , cela n'arrange pas mes craintes
Merci pour le partage, c'est très intéressant
Je n'aime pas l'orage et dans mon village, je connais trois maisons où la foudre est tombée , cela n'arrange pas mes craintes
Invité- Invité
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