légendes du pays des vikings... suite

[TITEFEE]

Cet élan si joyeux et si fortement attractif, les rapprochait tous les jours à présent et lorsque le ciel se teintait de mauve Nanna prétextait d’aller puiser au puits de la source divine, l’eau pour la fin de la journée et les ablutions de la maisonnée qui comptait sept frères et trois sœurs.

Elle revenait lourdement chargée des deux seaux qu’elle retournait remplir plusieurs fois au cours de la journée. Hermod les lui portait, jusqu’à ce qu’apparaissent les premières cahutes du village, puis il l’attendait à nouveau près du grand buis dans lesquels ils avaient élus tous deux une secrète couche d’amour.

Ils pouvaient y entrer par un labyrinthe formé à travers l’entrelacs des branches épaisses et, même pour un œil exercé, nul n’aurait pensé que ce trou, à ras de terre, pouvait être l’entrée de leur cachette tant il ressemblait à s’y méprendre à ceux que font les chiens sauvages aux abords du village ! et sur l’épaisse fourrure jetée à terre, tous deux aimaient à découvrir leurs corps petit à petit.

Lorsqu’ils rejoignaient les champs, les deux jeunes gens rencontraient souvent cheminant à leur rencontre un gnome dont la longue barbe blanche pendait très bas sur sa tunique grise. Sur ses épaules il arborait une capuche rouge coquelicot et un chapeau à larges bords coiffait sa tête de vieux sage.

Dans le village, le petit homme était aimé de tous et on l’appelait lorsqu’une génisse tardait à vêler pour la première fois , ou lorsqu’un mouton avait attrapé la maladie qui le faisait tomber à chaque pas…

Le vieil homme avait toujours un remède pour guérir tous maux des humains et du bétail, mais surtout il n’avait pas son pareil pour deviner le temps. Il avait ainsi souvent prévu à l’avance les pluies diluviennes, les inondations et les désastres qui parfois ravageaient la contrée.

On disait de lui qu’il ressemblait à un troll, mais on ne pouvait donner de nom à ce drôle de petit bonhomme jovial mais qui savait avoir des colères fantastiquement violentes si d’aventure quelqu’un le maltraitait….

Un jour qu’Hermod avait ouvert le grand livre sacré comme il le faisait souvent , par pur hasard, il découvrit le vrai nom de ce curieux personnage. c’était un troll, bienveillant, qui s’appelait Nisse mais qui dissimulait aux humains sa véritable identité afin de passer inaperçu et voir qui vraiment le respectait, en tant que mortel et non en tant que troll et détenteur de pouvoirs surnaturels.

Nisse allait souvent rendre visite à son lointain cousin, Nokken, qui vivait au fond des lacs et était un musicien fort écouté car le vent apportait sa musique jusqu’aux oreilles des bergers qui apprenaient à jouer du pipeau rien qu’en captant les airs qui se répercutaient d’écho en écho.

Hermod avait essayé de suivre un jour le petit troll pour découvrir d’où parvenaient ces mélodies, mais Nisse s’en était aperçu et lui avait dit de rebrousser chemin car son cousin Nokken avait la fâcheuse réputation d’emporter au fond des eaux ceux qui s’approchaient trop du bord afin de surprendre d’où provenaient cette musique divinement belle.

Nisse avait compris que Hermod savait depuis quelques temps qui il était vraiment et voulait le protéger, malgré lui, des maléfices de son cousin. Il entreprit, patiemment de lui raconter les légendes celtiques car comment faire différemment alors qu’Odin et Thor lui étaient déjà apparus en rêve et lui avaient confié le grand livre secret que seuls les initiés pouvaient comprendre ?


)à suivre...

[Invité]

Merci Titefée, j'attends avec impatience de ce qu'il va advenir de nos deux amoureux.

[Z06]

Coucou

une poésie...un texte que j'ai lu avec plaisir

@ suivre...OUI

MERCI

[TITEFEE]

Les semailles battent leur plein dans tous les champs des alentours. les charrettes apportent aux greniers à grains les céréales que les
femmes ont vanné dans de grosses toiles en les faisant sauter en l’air afin que s’envolent la paille et ne restent que le grain. On rentre aussi le bois, les tubercules.
A la fin des travaux des champs, dans quelques jours le village se réunira sur la grande placecentrale à l’heure du Nativerd (le repas dusoir) et le banquet commencera aux environs de Natimal (21 heures)… tout le monde apporta selon ses moyens, les denrées et s’organisera alors le grandpartage entre les villageois.

Peu après, les Vikings reprendront la mer pour ne revenir qu’au printemps suivant. Mais pour l’heure, seul ne compte que cette liesse qui
enflamme hommes, femmes et enfants et qui durera trois jours et trois nuits.

L’effervescence de ces festivités servait de paravent à nosdeux amoureux qui se retrouvaient parfois pendant des heures entières dans la grotte surplombant le fjord. Le paysage qui s’offrait à eux à perte de vue était un enchantement des yeux car la forêt d’automne s’empourprait et se dorait au fur et à mesure que les grands froids s’annonçaient.

La jeune Nanna était de plus en plus belle et sa féminité éclatait au grand jour. Sa gorge aux rondeurs triomphantes laissait voir une peau satinée couleur de miel et de lait.
Ses lèvres pulpeuses appelaient le baiser et Hermod aimait plonger son regard dans les prunelles de la femme aimée tant ses yeuxétaient mouillés de désir etd’amour...

Le jeune homme sentait son cœur se serrer à la pensée de laisser pendant de si longs mois la femme qu’il aimait tant surtout, depuis que Nanna ne cessait de pleurer en se serrant très fort contre lui, attristée elle aussi par le chagrin du départ.

Le grand jour est enfin arrivé. Depuis Rismal (6 heures) le village est debout. On prépare déjà activement le Graguerdr qui est le repas le
plus important de la journée pour tous les Vikings.Cela leur permet de tenirnjusqu’au soir l’heure du nativerdr et surtout de travailler durement aux champs en ne faisant qu’un modeste pause,quand le soleil est au zénith où là ils mangent frugalement fruits et fromage
de chèvres mais surtout s’adonne au plaisir de la sieste sous les arbres aux frais ombrages.

Depuis le matin, les femmes avec leurs gros balais de joncnbalaient la grande place et les hommes tendent de grosses toiles pour protégerndu soleil les convives qui prendront place bientôt autour des grosses tables denbois.

Autour du four central à six trous, l’on sent monter dans l’air avec l’odeur agréable du feu de bois de sapin les senteurs douces du sonnnet de l’orge broyés et pétris avec du beurre salé du Knackebrod (painncroustillant). Dans des chaudrons posés sur des pierres sous lesquelles rougissent des brandons ardents, cuit le Grot (porridge de céréales) édulcoré du miel des montagnes. Entre deux arbres pendus par les quatre pattes un renne est éventré et éviscéré. Les chiens mangent les boyaux et les bas morceaux à même le sol rougi du sang de la bête sacrifiée. Les hommes, coupent les quartiers de viande pour les mettre dans le conduit de cheminée du four afin de fumer les morceaux pour l’hiver… d’autres lambeaux suspendus à des cordes fines sèchent au soleil, déjà depuis quelques jours dans les granges, et on sort pour la circonstance, les meilleurs morceaux de gras pour les faire rissoler.

Dans des tonneaux de bois de frêne, tout le monde s’en vient remplir timbale ou broc d’un délicieux lait fermenté qu’on nomme ici Skyr.

Sur des tréteaux sont mis en perce les tonneaux de bière brune et surtout les jarres d’hydromel ( Mjordr) la boisson sacrée des Dieux, qui sera servie dans des cornes naturelles, agrémentées aux manchons de bois sculpté. Mais à table point de gobelets qui tiennent debout, car le but de la fête est de faire des concours de boissons et tous les gobelets ont des fonds ronds et on ne peut donc les poser, il faut donc les boire culs-sec dès qu’ils sont servi. L’ivresse est rapide et femmes et hommes s’y adonnent

La fin du banquet promet d’être orgiaque !

Plus d’un convive jure qu’il a vu lors de ces fêtes les trolls venir danser avec eux.

En effet lorsque les étoiles commençaient à grelotter au firmament car la nuit était sans lune, des personnages étranges, hirsutes et un peu effrayants se mêlaient à la danse et invitaient sans vergogne les plus belles femmes du village qui n’osaient refuser une danse endiablée et provocante. IL y avait aussi hommes qu’on ne connaissait pas au village, d’un physique agréable qui se mêlaient au banquet et apportaient des denrées inconnues aux saveurs élégiaques qui rendaient les femmes soumises à leursdésirs jusqu’aux heures crépusculaires

à suivre si vous y prenez toujours plaisir ......

[Invité]

Merci Titefée, toujours un récit très captivant, j'apprends beaucoup de choses et j'attends la suite

[TITEFEE]

Pendant que ripailles et beuveries mettent le village en transe, Hermod et Nanna se sont éloignés pour rejoindre leur grotte dominant le fjord et la forêt. Hermod a apporté avec lui le grand livre afin de montrer à son amoureuse qu’une autre Nanna lui ressemble fort et qu’il l’a découverte dans une gravure enluminée. Cela l’avait surpris comme si surgissait du passé la jolie fille du présent et très souvent il se prend à ouvrir la page pour admirer le visage de ce sosie lui faisant tant penser à sa belle.

Mais aujourd’hui, c’est lui qui possède ce corps vivant et pulpeux qui répond si bien au sien lorsqu’il se couche sur elle…

Elle est sa source et son torrent, un parfum de musc et de fraises sauvages l’environne et demeure présent même lorsqu’elle n’est plus là, tant il le garde en ses doigts. Son puits d’amour a la douceur des mousses des bois. Il aime perdre son visage dans la chevelure blonde comme les blés de sa belle, lorsqu’il défait l’épingle d’écaille qui retient le flot odorant et soyeux de ces cheveux si doux sous ses mains.

Nanna se laisse faire mais les yeux grands ouverts fixe le visage de son bien-aimé pour voir arriver le moment de sa jouissance et ce petit cri qui la précède juste avant que son corps apaisé, pèse plus lourdement sur la jeune-fille.

Puis lovés l’un contre l’autre comme le lierre à un arbre tous deux s’endorment dans les bras l’un de l’autre.

Le ciel transparent s’éclaircit de plus en plus et une grande lumière, presqu’aveuglante inonde la grotte, ce qui réveille nos jeunes-gens un peu effrayés.

Hermod pense tout de suite que du ciel se détachent les étoiles et il serre fortement contre lui son aimée.

C’est alors que leurs yeux, habitués à la lumière, distinguent la forme d’une femme au visage rayonnant et au corps opulent. L’apparition les rassure d’un geste apaisant de la main et vient s’asseoir face à eux. Derrière elle dans l’ombre, sa servante se tient debout et silencieuse.

Hermod reconnaît sans peine Frigg, la femme d’Odin telle qu’elle est représentée dans le livre sacré. Elle tient en effet dans ses mains la quenouille dont la queue est ornée de gemmes resplendissants, qui la sert habituellement à filer les nuages du ciel et la femme qui l’accompagne ressemble à s’y méprendre à Fulla ,sa fidèle domestique.

[Z06]

J'ai lu ....MERCI Titefée

@ suivre

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