Réflexions d'un voyageur

[Invité]

Parti de grand matin, sur la route déserte,
Profitant de l’air vif par la fenêtre ouverte,
Je fredonnais, joyeux, les vieux air du pays
Tandis que je roulais vers notre cher Midi !

Je goûtais le silence de la paix retrouvée,
A faire ce que je veux, sans que vous m’assommiez
De « Fermez la fenêtre ! Mais on gèle, boun Dièu !
Vous n’avez jamais froid, mais moi bien, moun béu ! »

« Ne roulez pas trop vite, la route n’est pas sûre !
Jamais eu d’accident ? Ah bien, ça me rassure…
Il n’est jamais trop tard…Et tout peut arriver…
Regardez devant vous...Francés, ralentissez ! »

Vous avez de la chance, vaï, que je me retienne
(Et que je veuille aussi maintenir ma moyenne !)
Car si je m’écoutais, j’arrêterais tout sec,
Et vous savez comment je vous clorais le bec !

Je vous entends déjà : « Mais je suis provençale !
Donc que je sois bavarde, la chose est bien normale.
Ce qui l’est beaucoup moins, c’est que vous papotiez…
En conduisant, en plus ! Dites, vous m'écoutez ? »

Provençale ? Peuchère, je ne le sais que trop,
Fontaine du Vaucluse qui me noyez de mots.
Comtadine remontée pire qu’un gramophone,
Que de fois j’ai prié pour qu’Il vous rende aphone !

« Regardez bien la route ! Tenez votre volant !
Quoi ! Je rouspète ? Moi ?...Prenez garde au tournant ! »
Et encore, ce n'est là qu'un pâle échantillon,
Mon amour, mon « moulin à récriminations » !

Et vous continuerez, en faisant la cuisine,
Le ménage, et le reste –caquetante galine !-
Jusqu’à ce que la nuit de vous me rende maître :
Serrée entre mes bras, vous vous tairez peut-être ?

Mais oui, vous vous tairez, à cela aucun doute :
Vous m’aimez tellement ! Aussi, quoiqu’il m’en coûte
De prononcer ces mots, je vais vous l’avouer :
Bavarde ou non, ma belle…Vous m’avez tant manqué !

[Annick]

C'est beau, Gardian.

Une petite cure de calme, ça fait du bien tout de même.
Et puis les belles retrouvailles, c'est bien aussi.
Belle écriture, toujours aussi plaisante à lire.

[hulotte]

Quelle chance elle a votre Cigale d'avoir son Gardian si bienveillant,merci pour ce beau texte

[Invité]

Bonjour Gardian, heureuse de vous retrouver tous les deux.
Et bien moi, lorsque je suis en voiture, je râle aussi....alors que mon mari, lorsque je conduis, ne dit jamais rien, ah ces femmes.....mais vous êtes tellement heureux que nous soyons là, présentes, précieuses, fragiles......et bavardes....
Merci et bravo Gardian

[Invité]

Je me dois d'être honnête pour répondre à cela :
Oui, vous avez raison, je suis bien comme ça.
Bavarde et emportée, entêtée et frileuse.
Râleuse aussi, c'est vrai. Mais surtout amoureuse...

[j.r.garou]

Gardian

Ah ! cela manquait au site : La première empoignade, prétendument bâtie
sur des jérémiades, tout cela pour parler du Pays et finalement dire qu'on
s'y ennuie...sans 'Elle' !


Avec mes amitiés

Jan

[Invité]

Gentilles Dames, vous avez raison :
Chère Annick, le calme, ça vous prépare à des retrouvailles du tonnerre de Dieu le Père.

Gentille Hulotte, on dirait que vous me connaissez : il n'y a pas plus bienveillant que moi.

Jolie Campanule, c'est bien vrai qu'on vous aime comme vous êtes : femmes.

Ami Jan, je dois vous contredire : je ne m'ennuyais pas d'elle. C'était bien pire !


Et vous, fichue gamine, vous auriez dû vous inscrire ici depuis longtemps : première fois que vous avouez que vous êtes amoureuse de moi.
Et pour une fois, vous le dites vous même que vous êtes insupportable.

[Invité]

Gardian, je vous remercie tous les deux pour votre fidélité à la pente et pour votre humour et votre gentillesse

[j.r.garou]

Cigale et Gardian,

Ah ! que... j'ai bien fait de vous conseiller notre "Pente" si douce
où vos combats homériques par plumes interposées
et ébats non moins homériques relatés...
Mdr mais à tous les deux
Amitiés aux deux
Bises à Madame

Jan

[Invité]

Chère Annick,
quand on est bien accueilli et qu'on se sent bien quelque part, on a forcément envie de s'intégrer à la vie du Forum, même si on ne peut pas être partout.

[miss sissi]

contente gardian que tu es retrouvé ta belle , moi même j'ai passée ma vie jeune à attendre mon marin ..., et tu sais ce qu'on dit des femmes de marin ; femme de marin , femme à chagrins et c'est bien vrai

en faite l'éloignement , rapproche les coeurs soit en sure

[Invité]

Vous avez raison, Miss Sissi, nous avons eu de la chance. Et comme elle a tardé à venir, on apprécie d'autant plus. Les fruits d'automne, ils ont une saveur différente, mais ils valent ceux de l'été.

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