Ne jugeons pas trop vite!

[Invité]

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Il y a déjà quelques décennies j'avais pris l'habitude de participer à une randonnée  qui avait lieu tous les ans à la même époque, je crois bien que c'était au cours du week-end de la pentecôte.  Cette journée était organisé par une association qui milite pour le bilinguisme breton/français.  Equipé comme un randonneur lambda, un piquenique dans mon sac à dos, je me suis présenté au point de départ qui changeait tous les ans de commune, ça nous donnait l'occasion de découvrir ou redécouvrir des nouveaux paysages. Plusieurs itinéraires étaient proposés, 5, 10, 20, 30 , 40 kilomètres, les circuits étaient balisés avec des rubans de couleurs différentes, l'organisation est bien rodée, le nombres de participants augmente tous les ans, ces randonnées rencontrent un vif succès. Après avoir rempli un formulaire et versé les droits d'inscription (quelques euros) je me suis joint aux randonneurs et me suis mis en marche. Au début c'était la cohue car tous les participants empruntaient un chemin de terre parallèle à une route départementale. Pas facile de marcher sur ce chemin étroit, avec des ornières et de mottes de terre mais on savait qu'au bout de ce chemin on allait se séparer et chacun empruntera le parcours qu'il avait choisi. 

Pendant cette partie de la randonnée il y a quelque chose qui m'a agacé, deux hommes marchaient sur la route nationale et l'un d'entre eux parlait très fort. Je ne les voyais pas car la végétation séparait la route du chemin mais je les entendais très bien, je pensais que c'était vraiment des personnes sans gène.  

Au bout du chemin nous avons marqué un temps d'arrêt, chacun cherchait à repérer les rubans qui grâce aux différentes couleurs nous indiquaient l'itinéraire choisi. C'est à ce moment que je vis arriver les deux participants qui contrairement autres avaient marché sur la route départementale, l'un d'eux était aveugle et son compagnon parlait fort pour le guider à la voix. Si ils avaient marché sur le chemin le non-voyant au trébuché sur les mottes de terre et dans les ornières. Je n'étais pas très fier de moi d'avoir mal jugé ces deux hommes. Ca n'a pas trop gâché la suite de ma randonnée mais ça m'a donné une bonne leçon, la preuve, plus de trente ans plus tard je m'en souviens encore.

[hulotte]

Corsen merci pout  ton récit mais  j'aurais certainement pensé la même chose...
mais maintenant  étant mal-voyante je ne fais plus de rando hélas.
La dernière faite au col du Marchairuz je suivais  mais il fallait me dire attention branche,attention  cailloux ou grosse pierre,atention branche ou tronc à enjamber ...... pas marrant pour les autres et pénible pour eux aussi.


Là je me contente de balade accompagnée mais  sur chemins de campagne .

[Solaire]

Merci de ce texte .. 

oui on a trop tendance à juger les gens sur les apparences alors que l'on ne connait pas leur parcours ni leurs souffrances  ..

[Lulu]

Merci Corsen pour ce beau texte.   J'aurais peut-être réagit de la même façon...

En te lisant, je croyais deviner que la personne avait un problème auditif car on est porté à parler un peu plus fort à ce moment-là.

Il est vrai qu'on doit pouvoir guider par la parole les personnes qui ont une basse vision.  

Lorsque nos clients me demandaient le chemin pour se rendre à tel ou tel endroit,  je me rappelle que je devais me placer dans le même sens qu'eux afin de donner les bonnes directives car ma gauche et ma droite mêlaient les cartes...   

[Z06]

Corsen,

J'aurais pensé, comme toi.

Il y a toujours des gens ''dit : randonneurs'', qui cause assez fort,
mais ne salut pas ceux qu'ils croisent.
Dommage.

Perso, lors des randonnées, au moment de la chasse,
là nous parlons..pour nous faire entendre,
et éviter de nous confondre avec le gibier..

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