" Les "MALGRE-SOI" du conflit en A.F.N. (Afrique du Nord) 1954-1962.

[Magnolio]

Baptisés par mes soins "MALGRE-SOI" en ce qui concerne les appelés des années 1954-1962, obligés à effectuer une partie ou toutes leurs obligations militaires en A.F.N (Afrique du Nord : Tunisie - Algérie -Maroc), ils méritent d'être reconnus à leur juste valeur.

En effet, étant le benjamin d'une fratrie de cinq éléments masculins, il m'est arrivé de solliciter par écrit une dispense par rapport à cette guerre qui n'en finissait pas et que l'on ne voulait pas appeler par son nom. En conséquence, ayant remis ma suggestion à notre colonel, commandant le régiment d'infanterie dont j'étais affecté, dont la réponse fut négative, le parcours du document en question passa du général de Brigade (avis favorable) aux généraux de Division, de Corps d'Armée et d'Armée (avis défavorables).

Par conséquent, ma mutation dans un Bataillon d'Infanterie entre les deux barrages électrifiés à la frontière algéro-tunisienne me valut une année de présence dans une unité combattante...

Il est à savoir que parmi les 25.000 à 30.000 soldats morts durant la période du conflit, il y avait eu environ 13.000 appelés dont la majorité ignorait, à l'époque, les enjeux politiques et économiques de cette guerre.

Toutefois, à quelques exceptions près, ces victimes, sans compter la multitude de blessés, n'ont pas bénéficié des "Honneurs de la Nation" dont on gratifie aujourd'hui les "militaires de métier engagés" ayant subi le même sort !...

D'où, il me semble opportun d'appeler les soldats du contingent de cette époque-là les "MALGRE-SOI" afin de ne jamais passer dans l"oubli.

A bon entendeur, ..... !!!...

[Annick]

C'est vrai Magnolio, qu'il y a là deux poids deux mesures.
Mais peut-être qu'il était considéré à l'époque que la France était en guerre et qu'il semblait normal que les conscrits soient automatiquement envoyés là-bas pour y accomplir leur période militaire ?
En temps de guerre, il y a trop de soldats tués pour pouvoir leur rendre les honneurs par des cérémonies comme celles que nous avons vues pour les militaires tués en Afghanistan.
C'était une sale guerre cette guerre d'Algérie, mais on peut dire cela de toutes les guerres.


Les malgré-eux ou malgré-nous, c'était le nom donné aux réfugiés d'Alsace ou de Moselle, enrôlés de force dans l'armée allemande de 1939 à 1945.

De toutes façons, la guerre ce n'est pas bien joli, surtout que les années passant, on devient ami-ami.
Alors on se demande bien pourquoi tous ces morts inutiles.

[Magnolio]

En effet, Annick, ce que tu écris est bien judicieux, quoique le gouvernement de l'époque n'employa pas le mot "guerre" durant ce conflit mais bien de "maintien de l'ordre" pour des raisons psychologiques par rapport aux jeunes appelés ayant effectué 24, voire 28 mois de service pour les rappelés notamment, ainsi que par rapport à leurs familles et leurs proches hostiles à toutes ces guérillas qui ont entraîné ces calamités dont j'ai fait état plus haut...

A la suite de l'appel aux urnes de la population algérienne en faveur de l'autodétermination pour ou contre l'Algérie française, dont le Général de Gaulle en tant que président de la République a été l'instigateur, l'Armée française a contribué à la construction de maisonnettes (genre bungalow) construites en dur, face aux gourbis (huttes élaborées de paille et de bouse de vache séchée) dont disposaient dans les bleds les résidents algériens du lieu.

Ainsi que tu le mentionnes, Annick, il y aurait eu bien moins de décédés et de mutilés au sein de l'Armée française si les décisions avaient été prises bien avant la fin des années "cinquante", d'autant qu'aujourd'hui les deux antagonistes du moment, se tendent une main amicale.

A bien y réfléchir à l'avenir !...

[Annick]

Bonjour Magnolio

Et aussi je pense que tout aurait pu se passer autrement.
Donner l'indépendance à l'Algérie dès sa demande, et que ceux qui y étaient installés puisse rester.
Il n'y avait pas que des colons là-bas.
Des accords auraient évité toutes ces horreurs et ces déchirements subis par des civils, pieds-noirs, algériens, harkis.
Oui Magnolio, on ne lui avait pas donné le nom de guerre, mais maintien de l'ordre, comme tu le soulignes.

[Contenu sponsorisé]