Couronne des Rois

[Invité]

C'est assez long à faire et pas si facile que ça. Pour un kg de farine on peut faire trois couronnes. Mais on peut réduire les proportions, ou congeler la pâte en trop, après 12h à l'air libre.

1kg farine
3 sachets de levure active sèche
150g de sucre
20g de sel
7 oeufs entiers
150g de lait (ou d'eau)
400g de beurre coupé en petit dés et ramolli
Des raisins secs trempés 6 heures dans le rhum
5 cuillers à soupe de fleur d'oranger
Des fruits confit pour la décoration

Si vous voulez pétrir à la main , vous pouvez mais il faudra 40 bonne minutes, contre 20 minutes en machine, alors ceux qui ont une MAP ou un robot à crochets sont bénis.

Tous les ingrédients doivent être à température ambiante. Les mettre dans l'ordre dans le bol du robot pétrisseur :
la farine tamisée avec la levure sèche,
le sucre et le sel
les oeufs et le lait

Commencer doucement à petite vitesse puis passez au tiers de la puissance maxi. Si la pâte est trop liquide, ajouter un peu de farine
Faire une pâte lisse et homogène et continuer à pétrir jusqu'à ce que la pâte se décolle des parois. Ajouter le beurre ramolli en dernier et par petite quantité à la fois (très important). Une fois le beurre incorporé, continuer pour avoir une belle pâte lisse et brillante . Malgré la longueur du pétrissage, la pâte doit rester froide et non tiède. Mettre la pâte dans un grand saladier et couvrir avec un film alimentaire. Laisser reposer 1h à 1h30.

La travailler à la main en la rabattant plusieurs fois, en profiter pour incorporer les raisins, qu'on aura séchés dans un torchon propre.
Remettre dans le saladier et à nouveau couvrir de film, puis mettre au frais toute la nuit, la fermentation continue et les arômes se développent.

Le lendemain, verser la pâte sur un plan de travail légèrement fariné, la peser et la détailler en trois pâtons

Couvrir le pâton avec un torchon propre et le laisser détendre 15min (détendez-vous aussi, moi j'embrasse mon mari, ça l'empêche d'essayer de goûter à la pâte, on appelle ça "joindre l'utile à l'agréable")**. Mettre en forme, bien large de façon à ce que lorsque la couronne sera mise à cuire, le trou soit suffisamment large (moi, je l'ai ratée). C'est à ce moment qu'on glisse la fève dans le gâteau.

Chez nous, Provençaux, on y glisse une fève et un santon. Celui qui a la fève est le roi, celui qui tire le santon paie la galette.

Couvrir et laisser lever dans un endroit tiède pendant 1h 30 à 2 heures. Monter la garde auprès de fruits confits ou poser des pièges à ressort. Préchauffer le four (200°C). Dorer avec l'oeuf entier battu avec une pincée de sel. Enfourner 30 min environ , mettre une plaque dessous pour éviter que le dessous noircisse. Au sortir du four, passer au pinceau de l'eau de fleur d'oranger sucrée, ça donne du brillant. Laisser refroidir sur plaque, puis décorer avec des fruits confits, qui représentent les bijoux de la couronne.

(j'y mettrai MA couronne quand ma fille sera de retour, c'est elle la spécialiste du reportage - si elle est assez rapide)



**Cette année, c'est raté, on se rattrapera plus tard. ;)

[Z06]

Bonsoir

Merci

Pour moi c'est tout janvier....
et parfois d'autre moment...réalisé avec la MAP

[Invité]

Elle était très bonne, même les pitchounettes en ont eu un morceau mais la grande a dit que "ce n'était pas une vraie galette". Evidemment, ça n'a rien à voir avec la galettre frangipane.

Par tradition, on partage la brioche (on la rompt, on ne la coupe pas) et le plus jeune de la famille, caché sous la table, attribue les parts à chacun de façon à ce que la fève et le santon soient distribués par hasard. On conserve aussi "la part du pauvre", au cas où il s'en présenterait un.

Il était de tradition (mais ça se perd un peu) de faire des farces aux naïfs (et les fada, c'est pas ce qui manque!) et aux enfants. Je me souviens que quand j'étais minot, on nous faisait habiller "de chaud" et on nous envoyait dehors, sous la garde d'un adulte, parce que "on venait d'apercevoir les Rois près de Trinquetaillle", quand on y arrivait, un complice nous renseignait "ils ont pris la route de Méjanes" et à Méjanes on les ratait de peu, on parcourait tout le pays jusqu'à ce que "Ils se dirigeaient vers les Saintes" mais "on ne les rattraperait plus, ils avaient trop d'avance" Alors on rentrait, se réchauffer et manger la brioche, et on se jurait que l'année suivante, on les verrait enfin ! J'avoue que ça ne m'est jamais arrivé.

Un jour où, devenu grand, je surveillais les minot, j'ai ramené sur mon cheval une santouneto qui pleurait de fatigue et parce qu'elle avait froid aux mains. Elle était toute légère, et je l'ai prise sous mon caban de gardian. Aujourd'hui, je la prendrais bien encore sous mon caban...mais je ne la soulèverais plus pareil, Dièu garde ! Elle n'a plus 6 ans.

[janine]

C'est beau les traditions. J'aime, merci

[Annick]

C'est vrai que vous avez de jolies traditions dans votre Provence, Cigale et Gardian.
Dans la partie nord de la France, la couronne n'a pas le succès de la galette à la frangipane (ma préférée).

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