Papet, le p'tit pépé

[Invité]

Eh bien voilà, il est arrivé.

J'ai fait la connaissance de Zazette (la co-voitureuse qui n'habite pas très loin de chez nous, finalement) et de son mari, je les remercie beaucoup d'avoir amené Papet/Popeye à son nouveau(et définitif) port d'attache. Pendant qu'on prenait le café, Zazette a photographié les chiens (pas facile pour Lilly, elle reste craintive surtout vis-à-vis des hommes, mais le mari de Zazette a fait sa conquête au prix de quelques nic-nacs). Papet, il a filé tout de suite dans le jardin, il y est resté longuement, il a tourné, re-tourné, puis il est rentré comme s'il avait toujours été chez lui. Il a goûté aux boulettes bien moelleuses préparées spécialement pour lui, les autres ont eu des nic-nacs (parce qu'ils aiment ça et qu'ils ont des dents).

La seule qui ait grogné, c'est Bianca. La première fois, je l'ai reprise. Erreur, j'aurais dû être plus attentive. Si elle a grogné, c'est parce que Papet est allé la sniffer à "l'endroit stratégique" et qu'elle n'aime pas ça. Il a recommencé, je les ai laissés se débrouiller, (j'ai pour principe de n'intervenir que si c'est grave, les chiens savent doser le sérieux des situations), elle lui a "tiré les dents" (grrrr) et il se le tient pour dit.

Pendant que j'écris, Bianca est couchée à mes pieds, Lilly est dans son panier, et Papet fait les 100 pas, il renifle, il fait connaissance avec son nouveau "chez lui" et de temps en temps, il vient me donner un coup de truffe qui veut dire "Caresse-moi !", ce que je fais bien volontiers. Il passe et repasse devant ce qui sera son panier, il ira s'y coucher quand il le voudra. Il a trouvé la gamelle d'eau et il boit beaucoup.

Il lui reste à faire connaissance avec Gandoun, le BA de mon mari, parce que Francés s'occupe de nos chevaux et emmène toujours son chien avec lui. Mais avec lui, aucune crainte, il est gentil comme tout et toujours prêt à accueillir un nouveau. Papet est dans son panier, apparemment détendu, bien à l'aise, ça semble lui plaire. C'est promis : on va beaucoup, beaucoup, beaucoup l'aimer. Comme tous les autres.

Papet a décidé que sa place était dans la cuisine, peu importe où on pose son panier, il n'en veut pas si ce n'est dans la cuisine. Alors ce sera sa place, il a choisi. Il est vraiment beau, ce chien, et attendrissant. Il vient de temps en temps donner un petit coup de museau pour qu'on le caresse. Il est déjà chez lui et il a repéré que les boulettes de viande spécialement pour lui après avoir été sur la table sont maintenant dans le frigo. Quand il se lève, il fait le pied de grue devant le frigo, son oeil unique mais très éloquent rempli d'espoir (jamais déçu, il le mérite).



Tout se passe bien, Papet a fait la connaissance de Gandoun. Comme prévu, le grand lui a fait truffe à truffe, puis est reparti vaquer à ses occupations (c.à.d. faire la sieste).

Maintenant, Papet dort tranquillou dans son panier, recouvert de l'édredon, juste la tête qui dépasse. Il est venu deux ou trois fois auprès de moi pour avoir une caresse, il a remué la queue, et quand je suis allée voir comment il allait, il s'est laissé caresser le menton, il a appuyé sa tête sur ma main, tout confiant. Il est vraiment adorable...

Il semblerait bien qu'il ait apprécié le gâteau "nonos" (les autres aussi, soit dit en passant). Et au moment de la gamelle, comme c'est lui le dernier arrivé, je l'ai tenu au collier pour ne pas risquer qu'il aille mettre le nez dans une gamelle autre que la sienne. Il n'a même pas réagi, il a attendu bien gentiment d'être servi et il a très bien mangé.


1ère nuit.Tout d'une traite....Papet n'a pas bougé une seule fois. Comment je le sais ? Ben...J'ai couché sur le sofa, pour surveiller "la meute", pour le plus grand bonheur de mon mari ( "Mildiou !!!"). D'un bout à l'autre de la nuit, Papet a dormi bien au chaud sous son édredon.

8h, les loups dorment toujours, Miss Lilly aussi. Tic-tic-tic...Un bruit de pattes sur le carrelage. Papet qui fait un petit "tour du propriétaire"...Trottine jusqu'à moi avec la queue en balancier. Vient se frotter contre le coussin. Ma méfiance naturelle quand à l'intégrité de mes sols me conseille de faire mouvement. Je me lève, les autres loulous sautent sur leurs pattes. Cap sur le jardin, j'ouvre la porte, Papet file le premier, bousculant Bianca au passage, laquelle peu habituée à ce manque d'égards émet un glapissement de renardeau "Haaîîîp!?" . Ils font trois pas ensemble et me jouent un parfait remake de "Bambi sur l'étang gelé". Il a gelé à pierres fendre cette nuit, et la cour est recouverte d'une pellicule de glace. A tout petits pas, ils arrivent à rallier la pelouse recouverte de neige, Papet fait le tour du jardin, il a l'air tout guilleret, la queue en folie...Tout le groupe fait "ses petites affaires", puis on rentre gaiement déjeuner avec le reste du gâteau-nonos.

"Ben on voudrait être un chien ! Z-ont de la chance, EUX !" Mon mari m'a rejointe dans la cuisine. Je vais vous le faire, le café, Monseigneur. Distribution de caresses à tout le monde, il aime les animaux, mon gardian. Pendant que le café coule, je vais dans l'annexe mettre une machine en route (chemises du roucoulaïre de ma fille "Tu fas ça mieux qu'moi, ma 'tite Mamounette"....Ben voyons...). Papet me suit et il lui arrive ce que j'appelle avec nostalgie "le coup du Nebby". Nebby, c'était un de mes cockers, le "Gaston Lagaffe canin". Il avait la fichue habitude de se glisser dans l'annexe en entrebâillant à peine la porte. Seulement, au retour, pas moyen de la rouvrir, il la reclapait même complètement. D'où le bas de ladite porte garde encore le souvenir de ses exploits (grattée et mordillée avec frénésie). Et Papet, il lui arrive la même chose, mais comme je suis là, pas de problème, il faudra juste que je pense à bien refermer la porte à chaque fois ou à la laisser grande ouverte.

Pendant que je beurre les tartines de mon macho adoré, j'entends un "grrrrr" qui monte du panier de Papet. Bianca s'y est installée et compte bien tenir la position. Un peu interloqué, Papet a l'air de se dire "On joue au jeu du "panier musical" ? Pourquoi pas...Et il va tranquillou s'installer sur le coussin de Gandoun, lequel s'en tamponne joyeusement et saute dans un fauteuil. Je vire Bianca (avec diplomatie) et Papet revient aussitôt occuper son territoire. "Il va rester au milieu de la cuisine ?" interroge Môôôssieur. D'abord il n'est pas au milieu de la cuisine, on a largement assez de place pour passer, il est placé idéalement entre l'armoire à tiroirs et le frigo. Hier, j'ai profité d'une de ses absences pour tirer le panier dans le séjour, il est allé se coucher sur le carrelage où il se trouvait auparavant. Il a choisi sa place et il ne dérange personne. Pas même le gardian qui va faire une bonne caresse au gaillard, lequel lève à peine la tête et s'étire délicieusement "Hmmmmm ce qu'on est bien..." et il repart pour un petit roupillon. Les autres n'ont pas attendu et siestent chacun à sa place.

Je vais éplucher mes légumes : ceux pour la soupe (la nôtre) et ceux pour la pâtée. Riz, haricots verts et coeur de boeuf. Hier c'était riz, carottes et carbonnade de dinde (le menu d'accueil traditionnel). Ca semble assez au goût du p'tit nouveau...


Les haricots verts cuisent (avec une pincée de bicarbonate de soude pour qu'ils gardent leur belle couleur, les chiens s'en f.....ent, mais pas moi) donc je reviens, je reviens....Pas au pays, mais sur le post.

En principe, je nourris mes chiens le matin, avant de partir au boulot. Mais comme Papet semble avoir l'habitude d'avoir deux repas, je vais faire avec dans un premier temps, réduire un peu la ration des autres pour la fractionner, puis arriver à ne nourrir qu'une fois par jour, j'ai toujours fonctionné comme ça et aucun de mes chiens n'en est mort. Je procédais comme ça parce que comme je travaillais (je travaille toujours), chien repu signifie chien un peu poussif, porté à la sieste et donc calme à la maison. Ca a toujours marché.

Papet semble avoir un peu de mal avec la gamelle, pas facile, sans dents. Alors je lui mouille un peu son repas avec de la soupe de légumes (pas compliqué, on en a en permanence, tout le monde aime ça, de mon mari aux toutous en passant par ma fille ou même mes collègues que je fournis de temps en temps au bureau, on remplace la "pause-café" par la "pause-soupe-de-ménage"). C'est ce que je viens de faire, et il a très bien mangé. J'ai distribué les gamelles selon la hiérarchie, Papet n'a pas bougé, pas essayé de venir dans l'assiette d'un autre, il attendait dans l'embrasure de la porte entre la cuisine et le séjour, j'ai posé sa gamelle près de la machine à coudre, il s'est jeté dessus. Après un moment, j'ai pris une fouchette pour ramener ce qui se trouvait sur les bords pour lui faciliter la prise : il n'a pas bronché, aucune agressivité, pas de grondements, il laisse faire puis reprend son repas avec entrain.

Ensuite cap sur le jardin. C'est une des caractéristiques des seniors (en tout cas les miens) que dès qu'on remplit d'un côté, on évacue de l'autre. Je suis déjà sûre d'une chose : Papet ADORE le jardin, il se précipite dès que la porte est ouverte, il trottine gaiement dans tous les coins, et une fois rentré, il s'empresse de ressortir pour peu qu'il trouve la porte ouverte. Quand reviendra la bonne saison, je suis sûre qu'il sera très heureux avec la porte ouverte en permanence, dans l'herbe et sous les framboisiers....


Je craque, je fonds comme du beurre dans la poêle...

Comme je cuisine, je passe et repasse forcément devant Papet. Parfois, il ouvre son petit oeil plein de confiance, une caresse, je remonte l'édredon et il soupire de bien-être. Les autres viennent aussi chercher une caresse, mais ne dérangent pas Papet. Retour aux paniers respectifs. Sauf Lilly qui opte pour les genoux de mon mari.

Lequel mari vient d'avoir une idée de génie. "Dites, ma belle, comme vous aurez le temps....Vous ne nous (NOUS !!!!) feriez pas une belle brioche ? C'est léger, c'est tendre, la brioche, ça plaira sûrement à votre petit protégé ?" J'AI EPOUSE MACHIAVEL !!!!!!!!


Oh belli Santi Mario de la Maïre...A pas maï testard que moun marrit !!!! (Oh belle Saintes Maries de la Mer, il n'y a pas plus entêté que mon mari !)

Le temps pour moi d'aller ranger le linge au premier étage, le marrias avait profité de mon absence conjointe au fait que Papet se baladait dans la pièce pour tirer son panier dans le séjour. Papet a semblé un peu dérouté, a cherché son panier (mais ne s'est pas couché sur le carrelage). Et le démon tentateur était là, armé d'une de mes sublimes boulettes moelleuses pour lesquelles Papet vendrait déjà sa queue et au moins une de ses oreilles "Viens, pitchoun, viens moun bèu....Miam miam..." Papet a suivi la boulette (il n'est pas de bois, quand même) , l'a avalée avec délice et est resté où il était. Dans son panier. Dans le séjour. Et le redoutable macho que j'ai épousé s'est installé sur le sofa d'un air de dire "NA !" (lui, il prétend que ça veut seulement dire "Vous voyez bien, fallait juste y aller en douceur..." Le point qu'il m'a opposé, il a raison : le séjour est la pièce centrale, c'est là qu'il fait le plus chaud et dans la cuisine, Papet était au milieu du courant d'air qui se fait parfois entre l'annexe et le corridor. Si vous le dites, moun bèu amour.....

Il semble avoir parfaitement accepté sa nouvelle place, près de la machine à coudre, au pied du bahut. Et il a même une petite bouillote 100% bio. Lilly-la-tereur qui n'avait pas renoncé à investir la placeet a estimé que partager valait mieux que rien du tout. Elle s'est glissée dans le panier et Papet n'a même pas réagi, à peine levé la tête. Depuis, ils dorment ensemble.

Spoiler:

[Invité]

quelle magnifique histoire Cigale, c'est très émouvant cette arrivée de Papet dans votre maison, qui est aussi la sienne maintenant !

[Invité]

CIGALE, s'est vraiment un plaisir de lire l'histoire de l'arrivée de Papet dans sa nouvelle famille, on le suit pas à pas et pas de doute il se plait bien...!

Les photos montrent bien la bonne convivialité de tout ce petit monde.

Je suis heureuse pour vous tous, une bien belle famille !

[Annick]

Cigale, on peut dire sans se tromper que les chiens sont heureux chez vous.
Ne pas oublier de leur faire la brioche, ils aiment tant ça. ;)

[Invité]

Une 'tite video, toute petite...

https://www.youtube.com/watch?v=FxpKmGLwBrE&feature=youtu.be

[rosine]

Il doit être content d'être arrivé chez vous "Papet", il est tellement déjà gâté. C'est une jolie histoire que tu nous raconte Cigale. Jolies, les photos. La p'tite Lilly, elle est vraiment mignonne.

[Annick]

Une bien jolie petite troupe, Gardian.

[Invité]

Je suis allée promener Papet et Bianca ensemble, froid glacial, la neige recommence à tomber mais les toutous en pleine forme, j'avais l'impression d'avoir un attelage de traîneau ("Mush...Mush..."), nous sommes rentrés au pas de course, Papet adore la promenade, vivement la belle saison, là il découvrira notre belle campagne.

Papet a passé une seconde excellente nuit, tout tranquillou. Il s'est levé une fois au petit matin, a fait un petit tour de chambre (les autres n'ont même pas levé la truffe) et s'est recouché jusqu'à 7h1/2. Il est sorti dans le jardin avec les autres, il a le pas nettement plus vif, il trottine dans l'allée, il s'intéresse à tout. Il vient souvent pousser du bout du museau pour demander des caresses, et il répond tout de suite à son nom. Comment a-t-on pu abandonner un amour pareil ?

Tous les chiens concernés ont pris leur gélule, avec un cube de fromage, ça passe très bien. Forte des indications de Béa, comme quoi Papet n'est pas revendicateur quant à sa gamelle, ce qui pourrait pousser un(e) ou plusieurs malfaisant(e)s à aller lui donner un peu d'aide pour la vider, je reste en faction auprès de lui. Quand il n'en veut plus, je la retire, pour la présenter un peu plus tard. Pour que ce soit plus facile à manger, je dilue avec un peu de bouillon de carottes (ça variera selon les légumes) sans sel (ça, c'est une indication de mon mari "Ce n'est pas très bon, le sel, cuisez-les avec le minimum, les légumes on les salera bien dans notre assiette, nous..."). Vu l'intérêt que Papet porte à mes boulettes moelleuses, je sens que je pourrai bientôt en refaire.

Hier, je suis allée le promener, et on a récidivé cet après-midi. Toujours avec Bianca. Sauf que là, il faisait bien clair. Et que deux des commères du quartier nous ont vus passer "Tiens, encore un nouveau chien?" en appuyant bien sur "encore" (comme vous voyez) "Il a l'air bien gentil..." (pas seulement l'air, prenez de la graine, teignasses !) Puis évidemment, après avoir longuement détaillé l'aspect de Papet (son dos déplumé -mais en cours de soin- et son extrême maigreur, que là nous n'y sommes pour rien) comparé à la jolie ligne et au poil impeccable de Bianca, j'ai eu droit à un perfide "Et...Vous lui donnez la même chose à manger qu'aux autres ?" sous-entendu "Aux autres les bons morceaux et à lui l'eau de vaisselle ?" Je les aurais baffées avec délectation. Attendez un peu, dans quelques temps, quand il sera remplumé ! Infâmes mauvaises langues !!!!

Je me suis engagée à faire le maximum pour le confort de Papet. Mais je ne fais pas de miracles. Et je ne peux pas tout le temps avoir les yeux posés dessus. Lilly squatte le panier de Papet et tient ferme la position. Papet tourne autour de son panier.

Je l'ai virée deux fois de là...Puis je suis allée me mettre à la cuisine, nous aussi, on mange. Tout en touillant la bohémienne (mélange de tomates et d'aubergines), j'ai remarqué que Lilly avait de nouveau investi la place. Mais avant que j'aie eu le temps d'aller lui dire ma façon de penser, j'ai entendu mon mari "Venez donc voir, ma belle, ça vaut la peine !" Oui, ça valait la peine. Puisque mini-Lilly lui a chipé sa place, Papet lui a chipé la sienne : il a sauté sur le sofa, à côté de Francés, et posé sur le plaid polaire légérissime (à moi réservé), la tête sur les coussins, Papet dort de tout son coeur. Il sait donc très bien sauter dans un fauteuil...Et il y est parfaitement bien.

Quand je suis rentrée du bureau, il était avec les autres, tout frétillant, il a participé à la mêlée, caresses, distribution de biscuits, j'avais préparé deux boulettes pour lui, mais Gandoun a raté un de ses nic-nacs et Papet l'a ramassé. Il a mâchouillé le biscuit, il aime ça. Quand je lui donne sa boulette de viande ou son cube de fromage fondu, il lèche ma main, histoire de ne rien perdre.

Il a déjà compris par où on sort pour la promenade, et lui et Bianca faisaient l'aller et retour pour dire "Allez ! On y va ? On y va ?" Il n'y a pas deux jours entiers qu'il est arrivé et il se sent déjà chez lui, les autres le reconnaissent comme intégré dans la meute. Il est joyeux, il bat de la queue, il ne fait vraiment pas son âge dans ces moments-là. Tout le monde est sous le charme, mon frère et mon filleul sont passés le voir, ma marraine qui l'a vu dans le jardin le trouve beau. Nous aussi.

Papet est en train de tester un fauteuil à côté de celui de Bianca. Il a l'air de trouver ça parfaitement à son goût. Et en plus ce n'est pas loin du foyer, il a l'air d'être au 7ème ciel. Et Gandoun est en train d'essayer le panier de Papet. Ils sont bien partis pour partager l'espace en frères.

Gandoun, le chien de mon mari, bien qu’il compte 11 printemps (ce qui n’est pas mal pour un BA) n’a pas encore réalisé ce qui lui arrive. Résultat, il continue à se conduire comme un chiot. Il possède entre autres jouets une corde à nœuds qu’il secoue de temps en temps avec fureur (« Ta dernière heure est arrivée ! ») ou au contraire mordille avec passion (« Ben quoi ? Les z-humains sucent bien leur pouce. On fait avec ce qu’on a… »). Hier était un jour de douceur et de mordillement. Il était étalé au milieu du jeu de quilles, traduire le séjour, quand Miss Lilly est passée par là « Tiens, ça a l’air amusant, ça ? » et elle a trottiné jusqu’à Gandoun, agrippé le bout de la corde dans ses ‘tites quenottes, bien décidée à l’emporter. Mais l’autre n’a pas lâché prise : si Lilly peut passer pour un mini-renard, Gandoun n’a rien du corbeau naïf de la fable. Et on a eu droit à ce réjouissant spectacle : Gandoun couché en sphinx, aussi immobile qu’une statue, tenant le bout de la corde, et Lilly accrochée à l’autre bout, arc-boutée sur ses pattes, tirant frénétiquement sur le truc tout en grondant férocement « Rrrrrr….Rrrrrr….Rrrrrr…. ». Après 5 bonnes minutes d’efforts parfaitement inutiles, elle a déclaré forfait et s’est retirée avec tout la dignité voulue « Je te la laisse, ta corde, c’est pour les nuls… » et elle est retournée se coucher dans le panier avec Papet. Ca au moins, c’est intéressant : ce nouveau copain qui dort comme une bûche et permet à la minuscule de se faire une étole de fourrure en se couchant sur sa queue….

Papet, même avec sa gamelle à fond un peu arrondi et la pâtée allongée de soupe, ce n’est pas la joie, il penche la tête pour essayer de happer les morceaux. Idée de génie de mon mari « Puisqu’il penche la tête pour prendre la nourriture par le côté, on va lui donner plus de surface. » et il a réquisitionné un de mes grands plats en terre cuite. Ca marche. Evidemment, les oreilles de soie de Papet trempent un peu dans la soupe, il suffit de les lui nettoyer après avec un gant de toilette humide « Comme le menton des minots », rigole Francés.

Depuis que j’adopte des chiens, je n’ai jamais regretté aucune adoption (pas même celle de Nebby, et pourtant Dièu garde qu’il m’en aura fait voir de toutes les couleurs, ce sacré cocker, l’arc-en-ciel n’y suffirait pas !). La première fois où j’ai des regrets, c’est avec Papet. De ne pas l’avoir eu plus tôt, cet amour de toutou…

Papet continue avec son succès son intégration, en peaufinant certains aspects. Il faut bien "se fondre dans la masse". Et il faut dire qu'ici, ils sont tous un peu chapardeurs, ne rien laisser traîner à portée si on veut dîner...

Et hier, alors que la journée terminée, je m'apprêtais à goûter un moment de calme, à peine m'étais-je posée sur le sofa que j'ai entendu un "scratch scratch" très significatif venant de la cuisine : un malfaisant faisait visite au sac-poubelle ! D'habitude, c'est Gandoun. Mais là, il était hors de cause : couché dans son fauteuil, il avait dressé les oreilles et me regardait d'un air de dire "Tu entends ce que j'entends ?". Oh oui, j'entendais même très bien. Je suis allée à pas de loup jusqu'à la cuisine, j'ai allumé brusquement le plafonnier et j'ai trouvé...Sire Papet, la queue en bataille, la truffe frémissante, qui grattait allègrement le sac-poubelle. A sa décharge (sans jeux de mots), il y avait dedans les os d'un gigot de mouton qui avaient servi à confectionner une "soupe à l'os", recette des bergers de chez nous et délice de mon mari. Je lui ai donc accordé les circonstances atténuantes. D'autant plus que surpris en pleine forfaiture, il n'a pas eu l'air plus tracassé que ça et m'a même accueillie avec une certaine bonhommie "Oh ben t'aurais pu arriver un peu plus tard...J'y étais presque, là...". Un instant, il m'a semblé revoir la bouille de Nebby, pour qui la culpabilité est toujours restée lettre morte. Et puis un chien qui fait des bêtises est un chien bien dans ses poils. Ajouter à cela que si tu avais atteint ton but, tu n'aurais pas été beaucoup plus avancé, mon p'tit père, parce que pour croquer un os...Il faut des dents.

C'est hier aussi qu'il a fait la connaissance de Chipie-Chérie, ma fille. Depuis samedi, je l'avais entendue au téléphone, bien sûr, mais je m'étais bien gardée de lui dire que nous avions un nouveau membre dans la famille des poilus. Peu pressée que j'étais de me faire traiter de "douce-dingue-irrécupérable-tu-changeras-jamais". Son premier mot a d'ailleurs été "C'est quoi, ce truc ?" Un chien, comme tu vois (ledit chien dormait et n'avait même pas levé la tête). "Je vois bien que c'est un chien, mais qu'est-ce qu'il fait là ?" Il dort. Avant qu'elle enclenche la bobine des récriminations, je l'ai invitée à s'asseoir, manger et ensuite je lui raconterais par le menu l'odyssée de Papet. Celui-ci ne te dérangera pas, après avoir dit bonjour poliment, il retourne à son panier. Il ne te mordra pas non plus, il n'a plus de dents. Comme moi, elle a été outrée par la réflexion "Oh ben de toutes façons maintenant il est vieux..." et ça a emporté son adhésion "T'as raison, pauvre toutou, on ne pouvait pas l'abandonner". Et le plus beau, c'est qu'en apercevant l'échine de Papet, toute fine et dont on peut compter les côtes, elle a eu le toupet de se tourner vers moi, indignée "Oh pauvre loulou...Mais qu'est-ce que TU lui as fait ?" Moi, rien. J'essaie juste de réparer les dégâts, à grands renforts de caresses et de pâtées reconstituantes. Elle aussi a voulu le caresser, mais elle n'osait pas "Il est tout maigre. J'ai peu de lui faire mal..." Pour ça, tu peux y aller franco : l'amour, ça ne fait jamais de mal.

[Invité]

Merci, merci et encore merci pour ce joli récit des suites de l'arrivée de Papet parmi vous.

J'ai bien ri CIGALE lors de ta rencontre avec les fameuses "teignasses"...

Ce Papet a l'air de bien se trouver dans son nouveau logis et à n'en pas douter, il ne pouvait trouver meilleure maîtresse et meilleur maître !

Ton écriture est remarquable car on plonge littéralement dans l'histoire au point d'être transporté à tes côtés...

[Annick]

C'est un beau récit, Cigale, c'est comme si nous étions chez vous à admirer toute votre petite troupe.
Papet a besoin de se remplumer, mais je crois que la cantine est bonne et il est sûr que d'ici à quelques semaines, Papet sera le plus beau des toutous.

[Tziguie]

Que j'aime vous lire CIGALE !
Quant à ce brave Papet, une chance pour lui que vous lui ayez ouvert votre foyer.

[Invité]

Quelques photos de Papet quand il était encore "Popeye" : en refuge.

Spoiler:

[Annick]

Oh le pauvre, il n'a pas été gâté par la vie jusque là,
Il va apprécier le changement.

[rosine]

Il est enfin heureux ce petit chien. Il a trouvé la famille idéale.

[Z06]

j'ai tout

BRAVO

[ALAN]

Bravo aux nouveaux maitres !!
Si tous étaient comme ça ..

[Invité]

Vous savez de quoi vous parlez, Ami Alan, avec votre petitou, lui aussi, il a de la chance.

[mathy42]

BRAVO !!!!! nous ne pouvons dire que celà, donner du bonheur a ces pauvres animaux délaissés, et tellemnt attachants.....

[Invité]

Et voilà ! PAPET A 16 ANS !
("et plus qu'une seule dent..." ricane son maître affectionné).

Il  commencé à célébrer ce jour mémorable en venant me rejoindre près du sofa pour une pause/caresses. Mais comme il économise ses pas, il s'arrête parfois. Et il s'est arrêté juste devant le fauteuil occupé par Sky. Il s'est un peu frotté au bord du coussin, caressant au passage la truffe de la grande (grrr), il a continué, elle a fait un mouvement et elle est tombée du fauteuil, seulement les pattes avant. Papet a encore avancé de quelques centimètres, et comme je l'encourageais "Viens, mon Papichou adoré !", il a manifesté son contentement en battant de la queue, balayant de ce fait la truffe de Sky, dont l'air indigné disait assez que si elle a l'habitude d'infliger ce traitement aux autres, elle n'apprécie pas trop qu'on lui applique le même. Exemple type de la seule justice à laquelle je crois dur comme fer : la justice immanente.

Et maintenant, je m'en vais de ce pas faire cuire le gâteau "nonoss" sans lequel un anniversaire ne serait pas un anniversaire pour notre meute. Sauf que je vais sélectionner un endroit où il y aura un peu moins de pâte et davantage de jambon. Il sera réservé au jubilaire.

    Bou Annivèrsari, PAPET !    

[Annick]

Bon anniversaire à Papet .
Pas de nonos sous la main, alors un petit bouquet de fleurs   
Je lui souhaite encore quelques bonnes années de vie, sans trop de misères.

[Invité]

Ca vaut sûrement mieux pour lui, ma belle, parce que les fleurs je ne crois pas que c'est vraiment ce qu'il affectionne. Mais son coussin bien moelleux, les calignades, et des petites gracieusetés pour son estomac, il ne rechigne pas, le loustic. Les chiens, faut  vraiment les connaître... 

[rosine]

 Bon anniversaire à Papet. Je lui en souhaite beaucoup d'autres encore.

[moussy]

 Bon anniversaire à Papet suivi de beaucoup d'autres dans une super famille !

Rosine j'ai piqué le tas de nonoss !

[Invité]

Ce sera à partager entre ses "soeurs". Parce que le gaillard n'a plus qu'une dent, en haut à droite.    Mais ça ne l'empêche pas de faire un sort aux nic-nacs. Et de temps en temps, il gratte le sac poubelle, pour "garder la patte". C'est lui le seul "mec" de la bande et il tient à ce qu'on le sache.

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